Jules & Jo réécrivent l’histoire et clament le Pouvoir aux roux  sur leur deuxième album.  Après un premier cd baptisé « Le trophée » en septembre 2011, le duo belge, lauréat et finaliste de nombreux concours (Médaille d’Or de la Chanson 2013, Le Mans Cité Chanson 2012, Biennale de la Chanson Française 2010, …) revient nous ébranler et nous faire sourire avec ses dix nouvelles chansons farfelues. Un nouveau projet où l’on retrouve Matthias Billard à l’écriture et Julie Legait aux arrangements et à la composition. Côté musiciens, Alex Aymi apporte sa contribution à la contrebasse, Rachel Ponsonby charme de sa flûte traversière, Anne Niepold remonte le temps avec son accordéon tandis que Julien Burette joue des percussions.

Ce second opus terriblement efficace met l’accent sur les arrangements travaillés et les sonorités variées (trompette, cornemuse, accordéon, contrebasse, charango, guitares électriques, …). La musique enjouée et vintage mêle à la fois swing, jazz, reggae ou slam. On se régale d’histoires caustiques et absurdes peuplées de lieux insolites comme « La prison du Val Zonzon » ou « Le jardin botanique de la rue Jeanne Poussin ». Le disque accompagné d’un livret en forme de vieux journal dresse les portraits de nombreux personnages burlesques tels que le polisson « Roi de l’étang » qui ensemence sur son passage les rivages d’un vieil étang,  le pédéraste «Jean-Patrick » qui se fait remettre en place par un p’tit gars Karateka, l’espiègle « Caresseur de pneu » qui ne vous décevra pas par sa tendresse et ses ardeurs ou encore l’introvertie « Dame en verre », celle dont on voit l’âme au travers.

Sans oublier la véritable perle du disque : « Pouvoir au roux », une caricature surréaliste des dérives dictatoriales!  Le morceau entrainant et révolutionnaire nous raconte qu’après une nuit de grand combat, la guerre a été emportée par une armée de roux vengeurs. «Fini le temps du sale roux odorant », voici venu le règne de la reine « Jane Rousse » qui condamne « Chauves et bruns, au bagne au trou, blonds et châtains sous les verrous… ». Nous voilà donc contraint de chanter chaque matin « l’hymne du fier rouquin, à g’noux sous la mascotte, de Poil de Carotte….tout nu sous le totem du grand Néoptolème. » « Hallerouya !  Hallerouya ! Les roux sont là ».   

Un univers décalé et farceur, des références d’une autre époque, une musique efficace ainsi que des textes originaux font partie de cet alléchant programme. Un petit bijou à découvrir au plus vite !

Lépinois Céline