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Pointculture_cms | critique

MADAME SILENCE

publié le

Ça commence en fanfare, décalée, déjantée, jouant sur les dissonances, ivre de schnaps et titubante à la sortie des cafés berlinois d'entre-deux-guerres. Ça opte pour le parti pris d'une soûlographie baroque, théâtralisée, névrotique. Ça hypnotise […]

Ça commence en fanfare, décalée, déjantée, jouant sur les dissonances, ivre de schnaps et titubante à la sortie des cafés berlinois d'entre-deux-guerres. Ça opte pour le parti pris d'une soûlographie baroque, théâtralisée, névrotique. Ça hypnotise dans des flots soniques, saccadés les repères. Ça brouille les pistes et fait voler des gerbes d'ambiances fantomatiques aux charmes poétiques glauques. Dans un délire bancal, non sans rappeler celui de Tom Waits et proche du trouble qu'instaure Charlotte Rampling dans Portier de nuit  entre fièvre et déviances, ils construisent   à partir de scratches, de bruits de ferraille, d'appels morse désespérés, de hurlements diffus tramés sur fond de combo incisif, un univers biscornu peuplé de démons. Ils écorchent au fond du gouffre des mélodies recyclées, des textes décousus éructés dans une sorte de sabir. Entre psaumes, inventaire et entrée en résistance, Pusse, première partie des Têtes Raides, affiche la volonté de faire épouser au spleen slave le hard gore, imprimant à la noce un état de transe presque vaudou.  

(Brigitte Lebleu)

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