Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

RADIO REWRITE

publié le par Daniel Schepmans

Un si subtil déphasage qu'il renverrait à l'ensemble de l'oeuvre du maitre

Sommaire

Nous vivons à l’ère du recyclage et du sampling et pour certaines parties de ce disque Steve Reich utilise des musiques pré-existantes. Radio rewrite, d’où son titre, s’inspire de Radiohead, plus précisément de ‘Jigsaw Falling Into Place’ extrait de ‘In rainbows’ et ‘Everything in its Right Place’  figurant sur ‘Kid A’.

Ce n’est en fait pas la première fois que Reich utilise une musique existante pour créer une œuvre propre, il l’a fait pour ‘Proverb’ avec Perrotin et ‘Finishing the hat-2 pianos’ et Stephen Sondheim. Voici ce qu’il dit du projet : ‘ Il n'était pas dans mon intention d'écrire des variations sur ces chansons, mais plutôt de dessiner sur leurs harmonies et parfois leurs fragments mélodiques et de les travailler dans ma propre pièce. C'est ce que j'ai fait. En fait, si vous écoutez les chansons originales, il faut admettre que vous les entendez parfois... ou pas."Radio Rewrite" comprend cinq mouvements joués sans aucune pause. Les premier, troisième et cinquième sont rapides et basés sur "Jigsaw" ; les deuxième et quatrième sont lents et basés sur "Everything". La pièce a été écrite en août 2012. ‘ 

Effectivement, sans connaître tous ces détails je me serais dit que Reich fait du Reich mais que justement c’est du Reich et que ce qu’on appelle ‘répétition’ vise à faire apparaître une image en mouvement de la réalité et de nos perceptions et à donner au décalage et à la réitération toute leur valeur. Ceci dit l’intérêt de ce nouveau disque se trouve également dans deux relectures de compositions anciennes. Ainsi nous sont données une extraordinaire interprétation par Jonny Grenwood, qui est guitariste de Radiohead, d’Electric Counterpoint et une version d’un autre classique reichiens, Piano Counterpoint, par Vicky Chow, membre du Bang On A Can Stars.

De prime abord l’univers de Reich peut semble fermé ou du moins tellement abouti qu’il semble impossible de le faire encore évoluer, pourtant je ne crois pas que cela soit le cas et je me demande si on ne pourrait pas raisonner ici en terme de mise en abyme, ce nouveau disque produisant un si subtil déphasage qu’il renverrait nécessairement à l’ensemble de l’œuvre du maître. (DS) 

Classé dans