Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | critique

HORN - ARKTOS EXPÉDITION (MIKE)

publié le

« Mes expéditions, tout en restant des défis physiques, ressemblent de plus en plus à des voyages initiatiques. J’en rapporte de tels trésors de savoir et de connaissances qu’il me semble que je ne pars plus que pour aller les chercher ».*

« Mes expéditions, tout en restant des défis physiques, ressemblent de plus en plus à des voyages initiatiques. J’en rapporte de tels trésors de savoir et de connaissances qu’il me semble que je ne pars plus que pour aller les chercher ».*
Le tour du Cercle Polaire Arctique en solitaire. Un rêve pour Mike Horn, aventurier de l’extrême qui ne vit que pour relever des défis l’obligeant à repousser encore plus loin les limites de sa résistance, moments où il donne le meilleur de lui-même, à n’obéir qu‘au mental pour survivre là où la mort seule promet un bienheureux oubli. Le vide sans fin. L’eau glacée. Des jours blêmes à n’en plus finir, les nuits si longues qu’on croit à l’extinction du monde. Des blizzards tranchants comme des rasoirs… puis la pluie ! Et encore les traversées de fleuves, de bras de mers, de lacs, d’une rive à l’autre, vent debout, à contre-courant, du Cap Nord au Cap Nord, du 4 août 2002 au 21 octobre 2004, plus de vingt mille kilomètres… Folie !
Silence. Moins 60°. Ours blancs, loups, neige, boue, packs de glace en dérive. Introspection dans l’épreuve, pensées positives loin des regrets, voyage chamanique du soliste au point d’orgue du concerto. Transports: bateau, traîneau à tirer (jusqu’à 200 kilos !), kayak, trimaran, kite (cerf-volant), ski… Pas de chien, pas de moteur, seul, sans voir le soleil pendant des semaines… mais il fait clair la nuit! Comment fait-il pour ne pas se perdre ? Que ressent notre bonhomme ? On dirait qu’il plane en absence, le regard planté à l’horizon de son rêve. Au bout du kite il s’envole, surfe sur la banquise, force notre sympathie… Qu’est-ce qui le pousse à souffrir ainsi ? Il est maso ? Courage, force, endurance, foi en soi, confiance en ceux qui le conseillent et l’aideront en cas de coup dur. Sérénité devant l’inévitable, la mort proche sans cesse repoussée, grâce parfois aux coups de pouce chanceux du destin. Film minimaliste dans ses images exemptes d’effets. Visage autofilmé, mise en scène réduite à la stricte vision dynamique du déplacement. Œil-caméra sur les pieds qui avancent, les skis qui se soulèvent, battent la neige, glissent, écartent la poudreuse, s’enfoncent dans l’eau… En avant ! Peu de plans larges, de séquences habitées, sauf aux pauses nécessitées par le réapprovisionnement en biens de survie. Pour les haltes, les rencontres dans cette aventure surhumaine, un semblant d’explication sur les conditions matérielles du voyage, les incidents, consultez les bonus.
Ce documentaire est littéralement obsédant. Musique savante répétée à l’infini qui rend bien la pénibilité mentale et physique du périple. Grand prix du meilleur documentaire au Sport Movie on TV International Festival 2005 à Milan.
En totale opposition par la mise en scène, images, moyens mis en œuvre, le docu-film de Nicolas Vannier, Le Dernier trappeur, TJ2801 (DVD)

* Lire le récit de cette aventure passionnante : Mike Horn conquérant de l’impossible, XO Éditions, 2005.
PC

Classé dans