Un jour, quelqu'un m'a dit : « fait une seule note, mais bien habillée, car si on fait trop de notes, on ne peut pas toutes les habiller ! ». Ou encore : « J'essaierai aujourd'hui de faire comme le musicien amateur qui s'exprime simplement et sincèrement pour le plaisir de partager sa vérité ». Ce disque avait donc tout pour m'attirer. Sur la pochette, cet accordéoniste au chapeau joue pour une mer de nuages noyant les montagnes : tout ce que j'aime… Cette musique introspective vient aviver ma nostalgie de manière positive, elle me rappelle la force tranquille d'un autre « Indios » : Atahualpa Yupanqui. Ces compositions originales ressemblent à des mélodies mille fois entendues dans les bals de Buenos Aires, réhabilitées par leur chaleur. Quelques morceaux joués à la guitare apportent d'autres promesses, d'autres confidences qui n'ont rien à envier à de grands guitaristes classiques, bien que leur auteur déclare que « l'on n'a jamais fini d'apprendre ».
( Michel Wulput, Discobus 2 )