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Pointculture_cms | critique

HOUSE ON THE CAUSEWAY (THE)

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Pas le genre de baraque où l’on a envie de passer ses vacances, cette House on The Causeway. Plutôt la silhouette menaçante d’une immense bicoque victorienne voilée en toute saison d’un brouillard tenace, l’inutile sentinelle d’un morceau de côte […]

Pas le genre de baraque où l’on a envie de passer ses vacances, cette House on The Causeway. Plutôt la silhouette menaçante d’une immense bicoque victorienne voilée en toute saison d’un brouillard tenace, l’inutile sentinelle d’un morceau de côte oublié, le refuge déliquescent où se terre(nt) quelque(s) occupant(s) qui a (ont) autant commerce avec les vivants qu’avec les morts, et le théâtre grinçant et fantomatique de pans entiers de la littérature et du cinéma fantastique, les œuvres fauchées de la Hammer en tête. Tout l’art des deux frangins Farthing dont c’est déjà le troisième travail (et le premier pour Monotreme, écurie des 65daysofstatic et Barzin) de partir et de se réapproprier un matériau on ne peut plus symboliquement connoté et d’en détourner la puissante charge affective et émotionnelle pour élaborer des scénarii/chantiers qui, entre les lignes ou mieux – raturant et/ou effaçant celles déjà existantes - offrent quelques rafraîchissantes digressions sur des thèmes bien rabattus : post punk cultivé et cinématique à la Piano Magic (« The Black Cramp », partout), cafard electro pastoral instillé par un Hood hivernal (« Everything Beyond These Walls Has Been Razed »), pointillisme répétitif évanescent, hommage aux trop absents State River Widening (« Mirrors at Night »), collage récitatif et bruitiste (« Crex, Crex, Crex ») ressorti des tiroirs du Wire des 90’s - époque machines et patronyme raccourci (la parenthèse WIR) - marche somptuaire digne d’une rencontre au sommet Sylvain Chauveau/Explosions In The Sky (« Vaulted »), spoken word introspectif et habité d’un Enablers privé du renfort des guitares (« Mab Crease »)… Et, s’articulant à chaque fois autour des phrases longues d’un piano trempé dans la mélancolie, des saynètes audio (« TakeIt Down », « Your Tiny Hand Is Frozen ») qui filent, motifs musicaux, craquements et voix en une toile sonore où l’inquiétude guette de le moindre de vos pas. L’impossible bande originale d’un bouquin de Will Self mis en images par Richard Donnie Darko Kelly en résumé !

YH

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