Avec l’opéra Renaud, Antonio Sacchini débute sur la scène parisienne en 1783 et devient dans le même temps, le favori de la reine Marie-Antoinette. Ce grand succès, malgré les critiques virulentes de ses rivaux, sera joué quasi sans interruption entre 1799 et 1815, c’est dire....

Cet opéra favorise la clarté de l’intrigue et de la musique et suit habilement la « réforme gluckiste ». L’écriture vocale est empreinte de virtuosité (qui n’est pas sans rappeler l’opéra séria italien)  tout en gardant de nombreux chœurs, de récitatifs et de parties dansées, plus spécifiquement français. En revanche, Renaud s’achève par un « happy end » et le triomphe de l’amour entre la magicienne et le chevalier. Ce sont peut-être ces différents traits – à la fois habile suiveur et innovateur – qui ont contribué à son succès.

En ce qui concerne l’interprétation, la diction est limpide, l’orchestre reste tonique et Christophe Rousset ne relâche la tension que pour laisser respirer l’ensemble instrumental et les chanteurs. Un mot aussi sur la présentation de ce bel objet à la présentation soignée et au contenu bien documenté (135 pages) et attrayant. Voici une réalisation collective importante et de haut vol pour mieux comprendre l'histoire de  l'opéra français. Un Choc de Choc de l'été 2013? 

Marie de Wautier