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Pointculture_cms | critique

GOOD MORNING ENGLAND

publié le

Librement inspiré du parcours de la légendaire Radio Caroline, The Boat That Rocked revient sur la grandeur et la décadence des radios pirates avant leur interdiction en août 1967. Véritable concentré d’humour british, ce film est une ode tant à la […]

 

 

 

Librement inspiré du parcours de la légendaire Radio Caroline, The Boat That Rocked revient sur la grandeur et la décadence des radios pirates avant leur interdiction en août 1967. Véritable concentré d’humour british, ce film est une ode tant à la liberté d’expression qu’à la pop anglo-saxonne sixties.

Écrit et mis en scène par Richard Curtis à qui l’on doit notamment les irrésistibles dialogues de Quatre mariages et un enterrement, The Boat That Rocked (traduit en français par Good Morning England et en américain par Pirate Radio – comme quoi, le ridicule ne tue pas) revient sur la courte durée de vie des radios qui émettaient illégalement au large de la Mer du Nord dans les années 60. Librement inspiré des belles années de Radio Caroline, dont quelques anciens collaborateurs furent consultés en amont du tournage, le film mêle avec brio musique et politique puisqu’il s’intéresse aux tout derniers instants des radios pirates.

Initiatrice du mouvement des radios libres (et commerciales), Radio Caroline fut créée en mars 1964 par l’entrepreneur irlandais Ronan O'Rahilly en réponse à la programmation obsolète de la BBC. En pleine explosion de la pop anglo-saxonne, le service public ne diffusait guère de musiques populaires, ce qui explique l’immense succès des radios pirates qui se multiplièrent comme des miches de pain entre les mains du Christ. Émettant de bateaux ou de plates-formes maritimes situés dans les eaux internationales, les radios pirates, majoritairement britanniques, échappaient (en principe, tout du moins) aux législations en vigueur de par leur situation géographique.

Et la lumière fut !

C’est ainsi que toute une population, habituée aux programmes soporifiques des chaînes publiques, découvrit les Kinks, les Supremes, Jimi Hendrix, les Beach Boys et autres Who, tant au Royaume-Uni qu’en Belgique, aux Pays-Bas, dans le Nord de la France et dans certains pays scandinaves.

Non contentes d’être responsables d’une discrète révolution musicale, les radios pirates lancèrent également la carrière de quelques animateurs talentueux, à l’instar de Radio London qui fit connaître John Peel, et ils ne furent pas rares à être débauchés par la BBC quand celle-ci lança Radio 1 le 30 septembre 1967, au lendemain, ou presque, de l’application, le 14 août à minuit, du Marine Broadcasting Offences Act interdisant purement et simplement l’existence de toute radio offshore à laquelle contribuent des citoyens britanniques.

La radio pirate était morte, vive la radio pirate !

Deux histoires pour le prix d’une

The Boat That Rocked est doublement jouissif, dans le sens où non content de nous éclairer sur les coulisses de la radio hors-la-loi, le film de Richard Curtis nous emmène aussi dans celles, bien plus obscures (et non moins hilarantes), de la politique britannique dans le courant des swinging sixties. Des coulisses tout aussi austères et poussiéreuses que les programmations de la trop sérieuse BBC à l’époque…

Le trop rare Kenneth Branagh et l’impeccable Jack Davenport prêtent ainsi leurs traits au ministre chargé du dossier et à son collaborateur au nom plus que singulier.

Côté bateau, nous avons droit à une impressionnante brochette d’acteurs tous plus épatants les uns que les autres, de Philip Seymour Hoffman (parfait, comme à son habitude) à Nick Frost et Rhys Ifans en passant par le toujours très dandy Bill Nighy dans le rôle du capitaine de cette sympathique petite flotte.

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Longuet selon certains, The Boat That Rocked fut déjà sévèrement amputé lors de sa sortie anglaise (des scènes d’anthologie – coupées - figurent parmi les bonus du DVD), puis encore raccourci pour le marché américain.

Il n’empêche que ce film aussi drôle qu’instructif ravira les amateurs d’humour british qui en redemanderont à n’en pas douter, au point, comme moi, de vouloir se le repasser en boucle, en alternance avec son admirable bande originale.

Catherine Thieron

 

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