NAÏVE SHAMAN (THE)
Actif depuis le début des années 90 et présent sur plus
de vingt titres figurant dans les collections de la Médiathèque,
le Britannique Richard
Youngs construit une œuvre dédiée à l'introspection
en empruntant à l'idiome folk, au psychédélisme et à
la musique répétitive. The
Naïve Shaman présente Youngs en mode incantatoire sur
une trame sonore constituée d'une superposition lâche d'instruments
mis en boucles. Chaque piste (percussions, guitare électrique acide,
voix de tête, nappes électroniques) progresse sur un même
terrain commun, vaste et libre, de sorte que l'on peut visualiser la musique
résultante comme un diagramme, où chaque instrument varie en intensité
en apparente indépendance. Ce procédé trouve son point
d'orgue sur Summer's
Edge II , d'une durée de quinze minutes, qui rampe, ondoie et
finit par palpiter dans un effet stroboscopique.
Richard Youngs a réalisé cet album seul et, comme toujours avec
lui, il en émane à la fois un prenant sentiment d'isolation et
la sensation d'entrer en contact avec le rythme secret, chargé de significations,
de la vie qui s'écoule.
JGM
DRONE
Depuis l'apparition de groupes tels que
Sunn o))), Khanate
et Asva,
le terme drone est abondamment cité dans un cercle s'élargissant
sans cesse.
Mais de quoi s'agit-il ? Un peu d'histoire ancienne (et aussi plus récente)
nous fera relativiser l'aspect « neuf » du « phénomène ».
La traduction française du terme drone est « bourdon ».
À l'époque médiévale, il désigne les voix
de basse ou de ténor d'un chant polyphonique (bourdon et faux-bourdon :
voix de soutien).
L'appellation bourdon est utilisée également pour des musiques
instrumentales développant un phénomène acoustique produit
par un son grave. Le bourdon est un son très stable et continu sur lequel
s'articulent d'autres sonorités variables.
Les instruments le produisant sont la cornemuse, la viole de gambe, des orgues...
Si l'on s'accorde pour valider cette définition du drone, il est aisé
et autorisé d'inclure des œuvres plus récentes de la seconde
moitié du XX e siècle telles que Four
Violins de Tony
Conrad (quatre violons produisant un long bourdon agressif et primitif),
Music
On A Long Thin Wire d'Alvin
Lucier, LaMonte
Young et son Theatre of Eternal Music, Metal
Machine Music de Lou
Reed ainsi que des travaux de Charlemagne
Palestine, Rhys
Chatham, Glenn
Branca, Phill Niblock,
Terry
Riley, David
Behrman, Spacemen
3, Roy
Montgomery, Flying
Saucer Attack, etc.
Le drone est une notion ancienne. Les groupes pratiquant le drone piochent dans
le doom (heavy metal ralenti à son maximum), la musique industrielle,
des formes d'ambient. Ils produisent des morceaux hyper-lents, accordés
très très bas. Le volume est « assourdissant ».
Le drone bouscule l'académisme et le conservatisme du metal rock. Metal
extrême et d'avant-garde. Le drone fait appel à des harmoniques
qui permettent à l'auditeur de concevoir des sons non produits. Un cinéma
terrifiant pour l'oreille. La musique tient souvent sur une seule note qui s'étend
pendant de longues minutes. L'expérience est tout aussi physique que
musicale. Un mur du son d'une intensité rarement égalée.
DISCOGRAPHIE DRONE :
Sunn o))) :
,
,
,
,
Khanate : , ,
Burning Witch :
Lotus Eaters :
Thorr's Hammer :
Teeth of lions rule the divine : XT206H
Boris : , , ,
Earth : , , , , , , ,
Sleeper :
Thrones :
Goatsnake : , ,
Asva :