BURT MUNRO
À moins d'être spécialiste en record de vitesse sur engin à deux roues ou habitant du village le plus septentrional de la Nouvelle-Zélande (Invercargill), le nom Munro ne vous dira probablement rien. Et pour cause, Burt Munro est un Néo-Zélandais né en 1899 qui, à l'âge de 21 ans, s'achète une moto Indian Scout qu'il n'aura cesse de transformer tout au long de sa vie. Il poursuit ainsi un rêve, durant près de 40 ans, dans le but d’établir un record de vitesse avec sa vieille bécane.
Roger Donaldson, réalisateur d’origine australienne (mais résidant néo-zélandais) rencontre dans les années septante la légende Burt Munro et l'invite à participer au tournage d'un documentaire relatant sa vie (Burt Munro : Offerings to the God of Speed, 1971). Il faudra ensuite plus de trente ans à Roger Donaldson pour se lancer dans la réalisation de ce long métrage. Pour incarner le rôle de Burt Munro, il choisit Anthony Hopkins qui, après s'être débarrassé de son accent anglais, colle parfaitement à la peau de son personnage: retraité têtu, atypique et fort sympathique (sauf pour ses voisins qui le supplient de tondre sa pelouse), Burt prouve qu'il n'y a pas d'âge quand il s'agit de réaliser un rêve, aussi fou soit-il. Il rassemble donc la somme nécessaire pour faire la traversée (en bateau) jusqu'aux États-Unis afin de participer à la course de vitesse de Salt Lake City (Utah). La suite est écrite dans les livres d'histoire.
Pas besoin d'être passionné de moto pour apprécier ce film. On se laisse facilement attendrir par ce bougre de Burt qui n'est pas sans rappeler le vieil Alvin, celui qui, pour rejoindre son frère, enfourchait une tondeuse à gazon dans le très beau Une histoire vraie/The Straight Story de David Lynch. Car vous l’aurez compris, il s’agit aussi d’un road movie. Après ça, les concours de vitesse sur deux roues n’auront plus de secret pour vous.
Brigitte Segers