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Pointculture_cms | critique

ROUNDS

publié le

Four Tet est sans doute un des projets-phare de la scène Folktronica, sous-genre datant du début des années 2000 qui fusionne musique électronique et sonorités plus folk et organiques. Fils de mélomane averti et bercé depuis sa tendre enfance par des […]

Après avoir changé de maison de disques et rejoint le label britannique Domino pour lequel il enregistre l’album Pause deux ans plus tôt, Kieran Hebden sort en 2003 ce troisième album sous le nom de Four Tet, à l’âge de 25 ans. Chargé de pulsions rythmiques, de sons épars enregistrés par ses propres soins (cuivres, cloches, cristallins, caisses, cordes, jouets, etc.) avant d’être samplés et réarrangés sur les dix plages qui composent cet album de référence, Rounds est devenu au fil du temps un classique de la Folktronica. Entre les hésitations jazzy de « Unspoken » et « Hands », l’electronica de « She Moves She », la pop psyché de «As Serious As Your Life », les rythmiques hip-hop plus ou moins déconstruites ou les ambiances planantes proches du post-rock de certains titres, Rounds propose une entité musicale solide et cohérente sans tomber dans le piège de la facilité, faisant de cet album une pièce majeure de toute bibliothèque musicale, variant les ambiances, les intensités, les rythmiques, les influences et les sonorités au gré des morceaux.
Tout en étant légère, claire et évidente, la musique de Four Tet est savamment élaborée et recherchée. La structure de base de chaque chanson ne semble pas spécialement complexe au premier abord, mais le travail électroacoustique qui se superpose à ces compositions est d’un intérêt considérable et enrichit indubitablement la musique. Toute la qualité de Rounds réside donc dans cette étonnante association de sons édités par l’ordinateur, sculptés au sampler (de la mandoline de « Spirit Fingers » au canard de bain de « Slow Jam », la gamme est vaste) bien souvent à la base de rythmiques numériques aux influences hip-hop et free jazz, et de belles mélodies le plus souvent minimalistes qui se développent de façon libre et aérienne tout au long des plages de ce disque qui, même s’il ne sonne pas comme tel, est malgré tout totalement électronique.

Jérôme Henriette

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