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Pointculture_cms | critique

SEMTEX

publié le

The Third Eye Foundation est le projet de l’Anglais Matt Elliott, actif précédemment dans les groupes Movietone et Flying Saucer Attack. Il enregistre d’ailleurs ce premier album avec la contribution de Kate Wright et Rachel Brooks, anciennes […]

Ces formations sont toutes issues de Bristol, au Sud-Ouest de l’Angleterre. Cette ville fut le théâtre d’une importante vie musicale dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix (citons Tricky et le groupe Portishead). Elliott sort cet album, Semtex, en 1996 sur son propre label Linda’s Strange Vacation (du nom d’un ancien groupe). Marquant les débuts de ce projet, Semtex est suivi de plusieurs albums entre 1996 et 2000. Il s’ensuit une longue pause pour The Third Eye Foundation. Elliott sort sous son nom propre cinq albums de song-writing dans la première décennie du siècle. Il revient à son projet initial en 2011 avec le disque The Dark.
Le semtex est un puissant explosif, difficilement repérable, raison pour laquelle il fut souvent utilisé lors de nombreux attentats terroristes. C’est aussi le titre de ce premier album. Titre ô combien métaphorique qui convient parfaitement à la musique proposée. Semtex est souvent décrit comme un télescopage entre les guitares saturées de My Bloody Valentine et la drum’n Bass.
Matt Elliott installe d’emblée un climat sombre à l’album, il en ressort une impression d’urgence, une tension palpable, frôlant même l’angoisse à l’occasion. Les premiers morceaux sont de réelles bombes sonores, plages puissantes, explosives, enchevêtrements de beats et de guitares. Une force se dégage dès la plage initiale, détonateur au titre peut-être ironique, « Sleep ». Un caractère organique se ressent également tout au long de l’album, façonnant un univers empreint de lenteur et d’épaisseur.
Ce parti pris de démarrer de cette manière est risqué, l’auditeur pouvant réagir de façon hermétique face à ce déversement déchaîné de sons, mais il se révèle judicieux, l’attention étant de suite captée. Une attraction indéniable émane de ce disque. À peine le temps de reprendre son souffle, il vous attrape et ne vous lâche pas. Matt Elliott a la bonne idée de ne pas se répéter et de varier les ambiances, la suite de l’album tend plus vers la musique atmosphérique, moins furieuse et frénétique, tout en gardant une intensité extrême, un coté tribal (« Once When I Was An Indian », longue plage lente et hypnotique sur laquelle Elliott a greffé des voix féminines incantatoires, en est l’exemple même).
L’ensemble de cet album touche par sa cohérence. Semtex est un album dense, obsédant. Il ne laisse pas indiffèrent. Son écoute demande une certaine concentration, mais il s’insinue naturellement par tous les pores à travers l’esprit.

Stéphane Martin

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