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Pointculture_cms | critique

FEMME SCORPION (LA)

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La maîtresse d'un agent des stups, trahie par lui et emprisonnée, décide de se venger...

La maîtresse d'un agent des stups, trahie par lui et emprisonnée, décide de se venger...
Goualante canaille à l'ouverture du film : Urami Bushi , tube improbable et obsessionnel chanté par Meiko. Deux prisonnières jouent les filles de l'air dans les marais, poursuivies par une meute bestiale de chiens et de gardiens. Reprises et blessées, elles subissent punitions abjectes et brutalités diverses. Les détenues, chenilles rayées au fond d'un trou, creusent sous les injures et les coups des matons. Règlements de compte, scènes de bondage, sadomasochisme, lesbianisme, viols collectifs. Claquements des fouets qui cinglent les chairs nues, sifflements des cravaches qui déchirent les endroits sensibles, chocs sourds des coups de poing, raclement des poulies, cliquètement des chaînes au bout desquelles pendent des corps suppliciés, stridence des vêtements arrachés, râles de douleur et d'angoisse, beuglements des gardiens libidineux, fétichisme des uniformes opposés à la nudité des prisonnières, maelström de souffrances, domaine de l'enfer.
Comme la foudre, la révolte frappe sous un ciel de sang noyé de pluie et se consume en incendie. Le directeur du pénitencier clame : « se laisser abuser, c'est le crime des femmes ! ». L'héroïne, rendue inoxydable par son désir de vengeance, s'évade. ‘ Customisée ' en look assassin -   long manteau noir, grand chapeau noir rabattu, longs cheveux noirs, hautes bottes noires - d'un grand couteau, Sasori pique et tue, vite et fort... À suivre dans : Elle s'appelait scorpion - DVD ( ) .
Premier épisode d'une série de six, tiré d'un manga culte de Tooru Shino, ce film «  proto féministe » est interprété avec conviction par la ravissante Meiko Kaji qui deviendra star. Le style est baroque, théâtral, stylisé. Le succès actuel et inattendu de ce genre d'opus vient du fait qu'il amène au grand jour, à une époque où la femme japonaise est totalement soumise aux diktats machistes de la société, un cri de révolte universel contre la répression et toutes les formes de ‘ fanascisme ‘.
Shunya Ito, assistant réalisateur à la Toei au début des années 60, auprès de Téruo Ishii, cinéaste culte (?) ( Femmes criminelles et Abashiri Prison), signe là son premier film en solo . On peut le considérer comme un « petit maître » de la contre-culture cheap; dédaigné au Japon, il est apprécié en Occident par le public « branché ». Tarentino se revendique de son influence pour ses « Kill Bill 1 et 2 ».
(Pierre Coppée, Charleroi)

 

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