Musique tue, musique silencieuse, voilà pour la traduction. 28 pièces pour piano, 28 explorations, 28 lenteurs, 28 rêveries, 28 stimulations.

Parcimonie, minimalisme, musique très musicale mais profondément évocatrice du silence, silence sans vide sonore. Cœur de l’oeuvre et de la pensée musicale de Mompou, expression de sa volonté d’ascétisme. Vladimir Jankélévitch, ami du musicien (il ne voulait pas se définir comme compositeur) parle de ‘recherche de la solitude sonore’ lorsque ‘la musique est devenue la voix même du silence, où le silence lui-même s’est fait musique’.

Totalement étranger aux musiques atonales et sérielles, rétif même à l’impressionnisme, Mompou (1893-1987) crée un univers éminemment personnel loin de toute catégorie, une île silencieuse mais à la réalité très puissante. (DS)