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Pointculture_cms | critique

SIMPLE SONGS

publié le par Daniel Schepmans

Pas un simple touche à tout

Sommaire

Jim O’Rourke est un exemple extraordinaire, une sorte de musicien polymorphe à l’état pur! Il y a quelques années il a réalisé un disque d’hommage à Burt Bacharach, un des grands papes de l’easy listening (rien de péjoratif, on y trouve des pépites comme John Barry, Astrud Gilberto ou les scandaleusement méconnus Combustible Edison), réussissant là un album de chansons accessibles et miraculeusement compliquées, où les "airs", ce qu’on est censés fredonner, se baladent au beau milieu de paysages pas toujours évidents à déchiffrer mais toujours agréables à écouter.

Dans le même esprit il a enregistré plusieurs disques d’exploration de ce même concept dont The visitor qui est constitué d’une seule plage de près de 40 mn qui réussit le miracle de frôler l’expérimentation tout en restant accessible à chaque instant et en nous faisant toucher du doigt ce qu’un immense créateur de thèmes courts comme Bacharach aurait pu faire s’il avait modifié son optique. Il faut pourtant savoir qu’ O’Rourke a fait partie de Gastr del Sol ou Sonic Youth, dont on ne peut pas dire qu’ils font de la chanson légère, qu’il a joué avec Anthony Braxton, Mats Gustafsson ou Merzbow, musiciens particulièrement difficiles ou qu’il a édité un nombre incalculable de disques de musique électronique expérimentale et a travaillé pour un nombre ahurissant de projets plus divers et pointus les uns que les autres sans pourtant qu’on ait le sentiment qu’il serait un simple touche à tout.

Et donc voici ses dernières "chansons simples" immensément sophistiquées et que de nombreuses écoutes ne parviennent pas à épuiser, des ritournelles synonymes de trésors, de fausses apparences.

Profitez-en aussi pour réécouter Burt Bacharach, un coffret de 6 cd vient de lui être consacré - Anyone who had a heart - et jetez des ponts entre ces mondes, vous verrez, c’est un très chouette jeu. (DS)

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