ALMOST CURED OF SADNESS
Au vu de la pochette et du livret, on ne peut qu'émettre de sérieux
doutes quant à la guérison, fut-elle partielle, du fou chantant !
Néanmoins, pour sa défense, il ose, enfin, s'afficher sous son
vrai nom (et non plus sous celui de Baby Bird), mais les fêlures courent
encore, lézardent au travers des mélodies invraisemblables (fausses
berceuses, vraies chansons d'amour désabusées, trip-hop urbain...),
enregistrées, bricolées à la maison, dans la voix toujours
tremblotante, à la manière d'un équilibriste insouciant
du vide, seul avec son désespoir, mais qui, encore une fois, nous chavire
l'intérieur, parce qu'il nous renvoie à nos propres peurs, doutes,
chagrins, agit comme un électrochoc en nous laissant désarmés
et ravis à la fois. Et l'on s'interroge : sommes-nous le remède
et lui, la maladie ? Ou l'inverse !
(Lionel Charlier, Seraing