GHOST WORLD
Enid et Becky ont terminé l'école secondaire. Que faire de leur temps : prendre en filature de supposés satanistes ou donner des rendez-vous foireux à ces pauvres types qui postent des annonces pour trouver l'âme soeur ?
Même si les épisodes narratifs varient, voire diffèrent totalement du comic book original, le film de Terry Zwigoff est fidèle à l'esprit de l'oeuvre percutante de Daniel Clowes (qui co-signe le scénario), tant dans ses codes visuels que dans son ton mordant à l'acide.
Enid, relayée par Becky, déteste tout autant l'Amérique « bien comme il faut » que les tenants de la contre-culture. Seuls les purs marginaux trouvent grâce à ses yeux; ils sont tellement effrayants qu'ils en deviennent « géniaux ».
Ghost World est une errance dans l'Amérique des fast-food et des stations-services, qui raconte le passage à l'âge adulte, quand on sait tout ce qu'on n'aime pas, mais qu'il y a encore du chemin avant de savoir ce qu'on veut être.
Avec un mauvais esprit hautement comique, et en compagnie de Thora Birch, de Scarlett Johansson quand-elle-n'était-pas-encore-connue et de Steve Buscemi, on dit « oui ».