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Pointculture_cms | critique

DES PLUMES DANS LA TÊTE

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Leçon nature : Du haut de son perchoir, un martin-pêcheur plonge précipitamment sous l’eau pour attraper sa proie, un petit poisson argenté qu’il offrira à une femelle pour la courtiser. Pendant ce temps-là, dans la mare, une larve de libellule […]

Leçon nature : Du haut de son perchoir, un martin-pêcheur plonge précipitamment sous l’eau pour attraper sa proie, un petit poisson argenté qu’il offrira à une femelle pour la courtiser. Pendant ce temps-là, dans la mare, une larve de libellule projette son masque préhensile afin d’attraper un têtard qui passait par-là.
Leçon de vie : Arthur, un petit garçon à la tignasse rousse comme du jus de carotte, joue à peindre des coquilles d’escargot. Ses parents l’aiment, s’aiment, tout le monde semble heureux. Mais Arthur, petit garçon curieux, comme tout enfant de son âge, décide, à l’instar des oiseaux qui survolent sa maison, de partir en migration. À partir de cet instant, telle la pièce manquante du puzzle, le couple ‘orphelin’ doit recomposer sa vie autrement. Mais que devient le mot mère sans enfant ?
Dame Nature est généreuse, mais ce qu’elle arrive à donner, elle peut le reprendre aussi et on est presque soulagé de voir que la disparition d’un enfant n’est pas encore systématiquement associée à la pédophilie, même si l’issue est tout aussi tragique. Paradoxe de la vie, si c’est la nature qui lui a pris Arthur, c’est aussi elle qui va permettre à Blanche d’entamer son deuil et d’essayer de retrouver un sens à sa vie.
Thomas de Thier, naturaliste de passion, Bruxellois de choix, et que l’on peut d’ailleurs croiser dans les allées de la Médiathèque, nous prouve dans son premier long métrage, lequel se déroule à quelques kilomètres de Bruxelles, toute sa dextérité à filmer à la fois la nature et la gent humaine. On est tout de suite frappé et attiré par cette luxuriance de vert, ces hautes herbes, ces berges embrumées, cette nature toute proche qu’on a tendance à oublier, hostile à celui qui ne sait pas nager, salvatrice à celle qui prend la peine de l’observer, de la toucher.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2003, on s’étonne que Des plumes dans la tête soit revenu bredouille. À la limite du documentaire naturaliste, ponctué de plans fixes contemplatifs, Des plumes dans la têteest surtout une analyse tout en finesse d’un sujet aussi grave que celui de la perte d’un enfant, emballé dans un écrin de verdure. À découvrir au plus vite.


En bonus de ce DVD, un portrait du réalisateur et deux courts métrages dont le très intéressant Je suis votre voisin, succession de portraits de gens communs, mais Ô combien savoureux !


BS

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