THREE EPS
Sur ce premier album, on a cependant l’impression d’entendre des traces de la bande-son de sa ville d’adoption, avec quelques éléments proche de la techno minimale Made in Germany. Les neuf morceaux du disque impressionnent par leur quasi « tridimensionnalité », à savoir leur occupation pleine – non plane ou linéaire – de l’espace sonore. Three EPs peut s’écouter par morceau ou duo de morceaux (p.ex. selon les six faces de son édition vinyle) mais aussi d’une traite, comme un long périple suggestif (entre cauchemar, hallucination et rêve éveillé) de plus de 60 minutes. Shackleton y maitrisant aussi particulièrement son sens presque dramaturgique de la temporalité, dans la symbiose entre les éléments de continuité (basses, bourdons, nappes de voix floutées, etc. ) et ceux de ponctuation (surgissements, éclats, clics, percussions métalliques ou cristallines, etc.).
Philippe Delvosalle