Tomboy
D’une histoire banale (une petite fille qui se fait passer pour un garçon auprès d’un groupe d’enfants de son âge), la réalisatrice tire un récit captivant de bout en bout. En partant sur les chemins difficiles du genre et de l’identité, elle ne se facilite certainement pas la vie. Elle évite cependant le piège d’un voyeurisme lourdaud en mettant le spectateur face à ses propres interprétations, à ses propres a priori. Ainsi elle fait reposer cette épineuse question d’identité sur le seul regard du public.
Si le film a quelque chose d’urgent et d’immédiat, jamais il ne se laisse aller à la précipitation. Peu de décors, pas de musique certes, mais une action concentrée dans ce qu’elle a de plus nécessaire et d’essentiel.
La réalisatrice substitue à une psychologie trop envahissante l’immédiateté du ressenti et de l’ambigüité. Cela confère inévitablement au récit un aspect « thriller » qui, sans altérer le propos, lui donne dynamisme et vitalité.
Avec cette seconde réalisation, la cinéaste confirme – et conforte même – tout le bien que l’on avait pensé d’elle. En reniant l’aspect didactique d’un tel sujet au profit de l’émotion pure et personnelle, elle réussit le pari peu évident de séduire grand public et cinéphiles avertis.
Et pour une approche plus approfondie de cette petite perle, c’est ici