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Pointculture_cms | critique

ISHUMAR

publié le

SÉLECTION DU MOIS DE MARS 2007 CD du mois : Toumast Anthologies générales : Odyssée CD DU MOIS

«Hé! Mes frères !
N’oubliez pas les causes que vous avez défendues
Hé! Mes frères!
Du sang a coulé
Et ils ont brûlé les terres héritées
De notre Histoire
Alors je vous supplie,
Prophètes et Dieux,
De faire renaître l’identité touarègue
Telle qu’elle était à son origine.
Hé, habitants du désert !
Est-ce là tout ce que vous pensez
D’un peuple qui vit encore
et toujours
De la sécheresse et la misère ?
La misère…
Ils ont fait subir tous les malheurs
à nos vieux
Ils les ont déshonorés. »

Il n’y a pas à dire, et cela sans aucune référence aux changements climatiques préoccupants dont on parle beaucoup en ce moment, le désert a le vent en poupe. Musicalement parlant, il rencontre un succès certain. À juste titre me semble-t-il. Le dernier arrivé à la Médiathèque en est un exemple remarquable.
Avec des sonorités proches d'un certain blues, des lignes mélodiques jouées sur des guitares électriques auxquelles le groupe a imprimé un son propre à cette région, des chants aux phrases courtes qui  reviennent inlassablement, souvent à deux voix (féminine et masculine), une basse répétitive et lancinante, et ces rythmes fameux que l'on retrouve dans toutes les musiques sahariennes et qui font immanquablement penser à la démarche du chameau, Ishumar est sans aucun doute possible un album typiquement touareg.
En digne successeur de Tinariwen, il est également un album de revendications du peuple touareg.
Il est vrai que l'habit bleu des Touaregs a un succès fou sur les affiches des « Artshop » et autres magasins nature ou exotiques branchés, mais que leur situation politique reste peu connue. Et pourtant, la vie de ces nomades s’est drôlement compliquée avec la décolonisation: refusant d’être rattachés au Mali ou au Niger, coincés par des frontières qui cisaillent leur territoire et qu’ils ont des difficultés à franchir, ils se retrouvent privés d’une réelle indépendance.
Les jeunes, à la recherche d’un emploi, vont de ville en ville, au gré des possibilités d’emploi et du front touareg, clandestin, et endossent alors le nom de « ishumar » - terme qui provient du mot français « chômeur ». Ils se créent ainsi une culture propre et imaginent, sur base des lignes mélodiques traditionnelles, une musique qui véhicule leur message de révolte.
Tinariwen, qui a initié le mouvement et dont le premier album a connu un succès certain, Tartit, Desert Rebel, Toumast : autant de groupes qui ont recours à la musique pour faire valoir et faire connaître leur amour du désert et la culture touarègue tout autant que leur mal-être et leurs revendications;
Isabelle Delaby
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ANTHOLOGIES GÉNÉRALES : Odyssée

Avec des titres (Cordes sensibles, Doux rivages, Latitudes fêtes et Chansons créoles) dignes d’orner le flanc d’une goélette mouillant en mer des Caraïbes, les différents volumes composant la prometteuse série de compilations Odyssée donnent le ton de la collection. Elles renvoient à un ensemble disparate de musiques populaires rassemblées autour d’un fil thématique, qu’elles soient destinées à la danse ou à l’écoute indolente.
Des années 20 aux années 50 (ce qui confère à l’ensemble une atmosphère de légère – volontaire ? – désuétude), les titres rassemblés ici convoquent aussi bien la musique calypso, la rumba congolaise de Franco que les romances maritimes de Français Ray Ventura et ses Collégiens ou un tango particulièrement mélodramatique d’un tout jeune Astor Piazzolla. À cet égard, c’est le volume consacré aux Cordes sensibles qui remporte la palme de la variété, osant les rapprochements entre le chant diphonique mongol (une technique vocale qui permet de produire plusieurs sons à la fois) et les cartoonesques mélodies hawaïennes du guitariste Sol Hoopii. Ça baigne tout au long de cette paisible Odyssée…

Discographie :
- Cordes sensibles - MA0198
- Doux rivages - MA0196
- Latitudes fêtes - MA0197
- Chansons créoles - MA0199
Jacques de Neuville
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