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Pointculture_cms | critique

STICKS AND STONES

publié le

Underground Railroad : "Sticks & Stones"

L’underground Railroad désignait au XIXème siècle un réseau clandestin qui aida des centaines d’esclaves en fuite du Sud des Etats-Unis à gagner le Canada. En 2008, on tentera plus modestement d’y voir un rapprochement avec l’exil musical volontaire d’une poignée de « froggies » (sobriquet peu amical que les Anglais donnent aux «mangeurs de grenouilles»Français) passés de l’autre côté de La Manche pour le test vérité d’un rock toujours pas chez lui dans l’hexagone. C’est que le rock bruitiste ou noise(y) crée bien des vocations (Heliogabale ou Drive Blind hier, Papier Tigre, Fordamage ou Warerehouse aujourd’hui) mais reste un chemin de croix question salut hors de la chapelle indie. Mais là, un peu à l’instar de son rock mid-tempo bien enlevé, les choses n’ont pas traîné et ce mixte trio (1 fille, 2 garçons) a décroché un contrat chez One Little Indian, accessoirement le label d’un monument musical islandais, mais aussi le refuge des nerveux Plate Six et Queenadreena, à côté desquels ils n’ont pas à faire grise mine. Les influences Sonic Youth (circulant façon Cords, des bataves qui auraient mérité leur quart d’heure de gloire à la fin du siècle dernier) et PJ Harvey époque « Rid Of Me », ne corsètent pas outre mesure des mélodies, fortes, élastiques et tendues comme la colonne vertébrale d’un forçat rompu à l’effort, mais qui savent aussi faire valoir une chair pop âpre et sèche, et ô combien goûteuse. S’ils sont (trop) français et donc trop cartésiens pour suivre, un entonnoir sur la tête, la piste cintrée de Deerhoof, l’implacable noirceur de leur noisy pop (Rock ?), constamment tiraillée - chant partagé aidant - entre ses pôles féminin et masculin les place en challengers directs, option maillot jaune à Paris, d’un Forget Cassettes ou d’un Bellafea: exemples récents de nouveaux venus qui repartent des axiomes mélodies & boucan pour de nouvelles démonstrations de pop à la fois hirsute, fraîche et piquante. Quelques hymnes au taquet (« 25 », « Kill Me Now »), une chanson récitative qui envoie The DØ en rééducation chez Shannon Wright (« Stuff in your Pocket »), quelques solides atémis soniques (« New Variety », « NYC (Money, Money »), un essai folk shoegaze convaincant (« Six Pieds Sous Terre ») et un final presque aérien apaisé font de cette ligne souterraine un transporteur rock hautement recommandé.

Yannick Hustache

 

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