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Pointculture_cms | critique

MA'AT MAMA

publié le

CLASSIC 21 - Juin 2006 Émission de PIERRE GUYAUT TOUS LES LUNDI À 21H PROGRAMMATION JUIN 2006

D'abord remarquée au travers de collaborations avec 4 Hero, Josh Wink, Silent Poets et The Roots, Ursula Rucker nous propose son troisième album qui laboure différents terreaux, emplissant des sillons creusés par la lounge, le jazz, l'électro-funk, le spoken word.
Le "produit" garanti sans OGM nous surprend textuellement. Ursula Rucker affirme fermement son engagement de femme et de citoyenne abordant les droits (ou manques) féminins, l'éducation, la sexualité (et les mutilations sexuelles), la guerre, l'esclavage qui sont autant d'expériences vécues, subies dans le corps, le cerveau par une impressionnante portion de l'humanité.
Le climat général est assez feutré mais est raffermi par le développement d'un discours mûrement réfléchi et énoncé. La militance de cet album est incroyablement et paradoxalement renforcée par la voix chuchotée et susurrée sur le ton de la confidence de l’artiste.
L'instrumentation est sobre et discrète (guitares, percussions, trompette, claviers, électronique). L'expression de Ursula Rucker est moderne sans faire appel à une course à l'équipement ou à une débauche de gadgets électroniques superflus.

 

VOICI UNE DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE

SUPA SISTA

SILVER OR LEAD

CREATING PATTERNS

REMIXES 2002-2005 (THE)

HEREHEAR

AB


Ursula Rucker a ce que l'on appelle du chien ! Elle n'en laisserai pas un ou une de marbre !
Mêler poésie et musique n'est pas une démarche nouvellle en soi et pourtant l'ambiance que dégage ce troisième album de cet artiste américaine, reste singulière et j'espère contagieuse.
D'abord remarquée au travers de collaborations avec Four Hero, Josh Wink, Silent Poets et The Roots, l'activiste spoken-word relaboure sur Ma'at Mama un paysage étendu qui balance entre poésie et musique. Musicalement elle se ballade avec sérénité entre le lounge, le soul et le nu-jazz. Textuellement cette poétesse hiphop affirme son engagement sociale et politique : les droits féminins, l'éducation, la sexualité, la religion. La militance de cet album est incroyablement et paradoxalement renforcé par la voix chuchotée et susurrée sur le ton de la confidence. L'instrumentation y est sobre et discret (guitares, percussions, trompette, claviers, éléctronique). Forte mais vulnérable et féroce, Ursula Rucker dépasse chaque genre possible. La seule constance, le son "Rucker" : une voix séduisante et tortillante aux textes contagieux.

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