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Pointculture_cms | critique

VAKIO

publié le

Venus à la fois du monde de la performance et des musiques industrielles et de celui des raves (tout en étant ouverts au dub et au hip-hop), Mika Vainio et Ilpo Väisänen forment Panasonic à Turku (Finlande) au cours de l’été 1993. L’année suivante, […]

Enregistré à partir des instruments à oscillateurs construits pour eux par leur ami Jari Lehtinen, d’après des inspirations puisées du côté de certains synthétiseurs analogiques de la fin des années 1960 et du début des années 1970, leur « album bleu » décline un imaginaire plutôt scientifique (cf. les noms de certaines plages : « Radiokemia » (Radiochimie), « Paine » (Pression), « Vaihe » (Phase), « Sähkötin » (Télégraphe », etc.) par le domptage très physique d’ondes sinusoïdales et de pulsations plutôt brutes de décoffrage. Ces deux éléments principaux, tirant les enregistrements du côté de la continuité (bourdons, ondes sinusoïdales quasi stationnaires) ou de la discontinuité (pulsations, percussions, surgissements) se côtoient d’un morceau à l’autre, voire au sein d’un même morceau. Mais sans jamais vraiment se mélanger ou se superposer. Ce qui n’empêche pas p.ex. les 48’’ du morceau le plus court du disque, « Hetken » (Temps), d’être divisées en trois volets (bourdon dans les fréquences moyennes pendant 8’’ / break en nuée d’étourneaux ou de chauve-souris synthétiques pendant 7’’ / reprise du drone, mais plus dans les basses, pendant les 30’’ finales). L’écoute à assez haut volume sonore est conseillée pour une pleine perception de la matière et du grain des sons utilisés. Les concerts remarqués du groupe souligneront cette conception très physique et corporelle du son.

Philippe Delvosalle

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