Aussi fécond que véloce, le multi-saxophoniste/clarinettiste, originaire de Chicago, multiplie les expériences, les échanges très réussis et, surprise, se retourne déjà sur une oeuvre (importante) encore chaude. Légèrement, mais subtilement remanié, le quintette voit le trombone de Jeb Bishop remplacé par le violoncelle de Fred Lomberg-Holm, tandis que le leader cède le ténor au casse-cou Dave Rempis (également à l’aise à l’alto), choisissant l’option grave avec le baryton et la clarinette basse qu’il manie maintenant avec précision. La structure s’en trouve clarifiée et d’une certaine manière enrichie, offrant un nouvel espace de liberté dans lequel s’engouffrent les souffleurs, avec l’appui d’une section rythmique audacieuse.
Ce dix-septième album, en tant que leader, est l’occasion d’une redécouverte ou tout simplement de la découverte d’une discographie riche, qui n’en finit pas de nous étonner.
Progressivement, l’urgence et le foisonnement font place à l’intériorisation et l’approfondissement. Une ligne discontinue, certes, mais avec un fil rouge évident !
Lionel Charlier