VESPERTINE
Si Björk n’avait pas déjà intitulé un disque Homogenic en 1997, le qualificatif aurait pu à merveille s’appliquer à cet ensemble très cohérent de douze chansons qui arrivent à rester légères et mystérieuses malgré la sophistication des arrangements. C’est que, malgré la présence de celesta, de clavicorde, de boîte à musique, de violon, etc. le disque s’avère construit sur un socle de deux éléments primordiaux : les clicks & cuts (à partir d’enregistrements de neige piétinée et de glace écrasée, de cartes à jouer, etc.) et, surtout, la voix (tantôt solo, sobre et plutôt retenue ; à d’autres moments, collective et plus envolée). Pour éclairer cette dynamique qui donne du contraste, sans pour autant amener de contradictions, on citera le break aux trois quarts de « Pagan Poetry » où l’orchestre se tait pour laisser la place à la confession plutôt plaintive de la chanteuse (« I love him / I love him / I love him / etc. ») auquel finira par répondre le chœur (« She loves him / She loves him / She loves him / etc. » ).
Philippe Delvosalle