Free folk ? Prog folk ? Ces quatre Anglais n'en sont pas à leur premier album de musique totalement étrange. Leur discographie underground et introuvable est impressionnante; quatre titres sont disponibles à la Médiathèque. Steve Stapleton de Nurse With Wound n'hésita pas une seconde en 1999 à sortir sur son label United Diaries / World Serpent, l'album The inhazer decline , perle noire d'un psychédélisme surréaliste et iconoclaste.
The Idea of Wood rassemble autant d'idées musicales que ses prédécesseurs mais les arrangements particulièrement recherchés donnent beaucoup plus de relief à la musique. Les instruments acoustiques (violon, flûtes, violoncelles, percussions, voix…) sont à l'honneur et créent un monde fantastique, délicat et imprévisible. Le merveilleux côtoie l'inquiétant : on se trouve un peu dans l'ambiance du film de Jeunet et Caro, La Cité des Enfants Perdus . C'est un véritable ballet de l'étrange, une balade dans les champs se soldant par une lente digestion de psylos. Une expression musicale libre et collective heureusement inclassable, une performance dépouillée, presque paisible, où l'improvisation de chacun forme des orchestrations claires et intelligentes. C'est une sorte de folk électroacoustique, du Nurse With Wound champêtre, du rêve éveillé, du surréalisme musical. Rappelons que sur le label Textile on trouve cet autre collectif d'hallucinés paisibles que sont les Jackie-O-Mother-Fucker.

( Pierre-Charles Offergeld , Liège )