Voici ce qu’Arcadi Volodos dit des œuvres de Mompou qu’il interprète au piano : « Ces brèves pièces sont des instants figés où la sensation de temps se confond avec la sensation d’espace. Ici, il n’y a ni contrastes, ni opposition, mais par des moyens musicaux modestes il atteint de tels états d’élévation qu’il nous donne l’impression de vivre en dehors du temps. Ce sont des instants dans lesquels la vie entière se concentre, la conscience se trouve dans son état pur où n’existent encore ni le temps ni le devenir. La Musica Callada nous transporte au-delà de notre monde, elle aspire et absorbe notre être tout entier dans un flux de lumière sonore.» Ces musiques sont des îles silencieuses, un silence sans vide sonore, elles sont le cœur de la pensée musicale de Mompou : « expression musicale d’un état de conscience ».

Il faut retenir que le compositeur (1893-1987) s’est toujours tenu à l’écart des courants dominants tels que le sérialisme ou l’atonalité et que même l’impressionnisme ne l’a pas retenu, c’est important si on veut trouver une voie d’écoute, si on ne veut pas se sentir perdu dans la parcimonie. (DS)