WISDOM IN TIME
Deux vieux briscards de l’improvisation, de l’exploration moderne des sons. Aujourd’hui, ans rien abdiquer de leur audace, leur langue brisée, juste sur la crête de l’informulé, atteint la clarté évidente d’un classicisme abouti jamais rance (ni conservateur). De longues plages pour développer un style de phrasés parachutés dans la nature, à grande distance les uns des autres, modules antinomiques de nature à exploser s’ils se touchent, et puis quand ils s’ouvrent complètement, une logique mélodique les relie par des nervures aiguisées, flottantes, nervures presque transparentes. (Cela fait penser aux équilibres fantasques, improbables représentés par Fischli & Weiss, objets qui mettent de bonne humeur.)
Il y a des exorcismes presque dansés, plein de corps « Tarentella Rusticana ») et des bouillonnements intérieurs, chuchotés, mais plein d’allant (« Old Times Roll – NewTimes Goal ») L’hommage à Peter Kowald est une ligne d’horizon, crépusculaire, pleine de retenue et de souffle, l’inspiration subsiste.