Bernard Foccroulle est une grande figure de l’orgue classique et ses enregistrements des intégrales de l’œuvre d’orgue de Bach et de Buxtehude sont devenus des références. Outre sa spécialité instrumentale et ses travaux de musique de chambre, il a multiplié les projets multidisciplinaires, travaillant avec Jan Fabre pour la danse ou Lynette Wallworth pour la vidéo.

Son intérêt le porte aussi à explorer des compositeurs actuels comme Sofia Gubaidulina et lui-même écrit, de plus il a dirigé le Théâtre Royal de la Monnaie de 1992 à 2007. Grand figure belge donc. Dans ce disque il s’attache à explorer le monde des orgues historiques, ceux qui ne connaissaient pas la standardisation et dont il n’hésite pas à parler de leur ‘personnalité’.

Ecoutons-le :  « J’ai très souvent été frappé, en tant qu’organiste, par la beauté exceptionnelle des orgues historiques dont la personnalité très marquée tranche souvent avec les instruments standardisés construits au vingtième siècle. Certains de ces instruments anciens imposent toutefois de telles contraintes (étendue réduite du ou des clavier(s), pédalier peu étendu ou inexistant, tempérament inégal, composition de jeux assez limitée, etc.) qu’ils n’autorisent qu’un répertoire très spécifique. »

Au-delà du caractère très technique que représente un tel travail (explications belles et limpides dans le livret) on ne peut qu’être frappé par le fait que celui-ci est mis intégralement au service de l’émotion musicale, c’est-à-dire de toutes les émotions. (DS)