SABATA: BAD GUYS (XAVIER)
Sommaire
Crâne rasé, mine des mauvais jours et couleurs blafardes sont la signature de ce premier récital du contre-ténor catalan, Xavier Sabata. Engagé par le passé dans le théâtre et la tragédie, il choisit à 26 ans de bifurquer vers le chant lyrique. Interpréter des rôles d’opéras c’est, dit-il, de « l’art total » : une combinaison juste du geste théâtral et de la voix. Son programme est une succession d’airs chantés par de mauvais garçons provenant de six opéras d’Haendel. Il est vrai que la « bad guy attitude » est en général attribuée à d’autres tessitures de voix masculines. Qu’à cela ne tienne, Sabata risque l’incarnation de l’ange déchu en lieu et place de rôles plus convenus dévolus le plus souvent à la voix de contre-ténor. En observant la pochette du CD, je m’attendais à beaucoup d’excès, de phrasés moins lisses et de personnages plus sournois, à un vrai récital de mauvais : renégats, ambitieux et traîtres en tout genre.
Et surprise à la fin du programme: un extrait-bonus tiré de l’opéra Rinaldo. Comme quoi, ce protégé de William Christie n’est pas un si mauvais garçon que cela et l’on se réjouit de l’entendre prochainement dans du Haendel et dans d’autres répertoires, mélangeant notamment musiques pop et classique. Marie de Wautier