IT DON'T MEAN A THING
J'ai assisté à deux reprises à un concert de Yosuke, pianiste
au yeux bridés. Et à chaque fois ce fut un choc car ce petit bonhomme
dégage l'énergie d'une bombe atomique ! Alliant une vélocité
époustouflante à une imagination fertile, son piano ruisselle
de perles sonores se transformant très vite en cataclysme pianistique.
Et n'allez pas croire que c'est du « n'importe quoi » :
Yamashita domine parfaitement son clavier. Prouvant qu'il connaît bien
ses classiques (mais est-ce bien nécessaire ?), il nous fait ici
le cadeau par exemple d'un ‘ Round Midnight ou encore d'un My
Funny Valentine et plus loin du formidable My One and Only Love. Ces
thèmes, exposés avec une révérence toute nipponne,
vous étonnent par la fraîcheur pertinente des improvisations, touchant
parfois au délire sans jamais manquer de reconduire votre oreille sur
des rivages connus. Gageons qu'il faut pouvoir quitter un certain confort et
découvrir toutes sortes de trésors cachés jusqu'alors.
(Michel Wulput, Discobus 2)