KILLER TATTOO
S'il est vrai que le cinéma asiatique connaît un certain essor
depuis quelques années, c'est surtout des productions coréennes,
japonaises ou chinoises dont il est question. Mais à l'ombre de ces trois
nations phares, un autre pays nous dévoile peu à peu ses trésors :
la Thaïlande. On se souvient encore du très kitsch western Les
Larmes du tigre noir (
) ou encore du joyeux mélange proposé par Mon-Rak
transistor (
). De mélange, il en est encore question avec ce
film : thriller futuriste, comédie, western moderne, tout y passe
pour la plus grande joie du spectateur pris au piège de ce tourbillon
de styles aussi différents que maîtrisés. L'alternance de
rythmes et d'atmosphères confère au film une aura particulière,
étrange et envoûtante. Pour ce qui est du scénario, on se
croirait tout droit plongé dans un film de gangsters façon Guy
Ritchie (Snatch –
). Jugez plutôt : une bande de voyous aux pseudonymes
évocateurs (Elvis M-16, Buffalo Gun…) est engagée pour descendre
le « Superflic » de Bangkok. Mais un autre tueur intervient
et fait échouer le plan si minutieusement préparé. Les
commanditaires de l'assassinat, mécontents, vont tout mettre en œuvre
pour éliminer ces prétendus bandits. Bref, les situations rocambolesques
s'enchaînent, les zygomatiques sont mis à rude épreuve et
c'est tant mieux ! Dans la lignée de ce qu'un Quentin Tarantino
peut faire de mieux en matière de dialogues décalés et
de personnages dérangés, voici un film réussi, qui ne s'impose
aucune limite ou contrainte et laisse augurer un futur prometteur au cinéma
thaïlandais.
(Michaël Avenia, Liège)