Photo: Première représentation des Trois Ténors.

Le soir du 7 juillet 1990, un rêve devenait réalité : les trois plus grands ténors du moment se retrouvaient avec un orchestre de 200 musiciens pour un concert exceptionnel dans un cadre tout aussi exceptionnel, à savoir les thermes de Caracalla à Rome.

Sous le ciel étoilé d’une nuit estivale, José Carreras, Placido Domingo et Luciano Pavarotti, accompagnés par le chef d’orchestre Zubin Mehta ont proposé à un public de 6.000 personnes, un programme d’airs d’opéra, de mélodies et de chansons, créant ainsi un événement unique en son genre.

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Un enregistrement de cette soirée mémorable permet de se remémorer ce moment savoureux de musique  et pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister à cet événement, d’entendre des extraits de l’Arlésienne de Francesco Cilea, de Tosca ou de Turandot de Giacomo Puccini, du Pays du sourire de Franz Lehar, de chansons comme Granada, O sole moi ou La vie en rose.

Le succès planétaire de cet album fut tel qu’il fut suivi par de nombreux autres enregistrements au cours de la décennie 1990 à commencer par la compilation sortie chez EMI reprenant d’autres extraits du concert.

Trois ans plus tard, les trois ténors se retrouvent à l’occasion d’un concert de Noël mêlant grands classiques (Schubert, Brahms et Bizet) à des traditionnels comme Stille Nacht ou Adeste Fideles. 

Le 16 juillet 1994 mais cette fois sur le continent nord-américain, Carreras, Domingo et Pavarotti se retrouvaient pour un méga-concert au Dodger Stadium de Los Angeles. Le programme est comparable à celui de la soirée initiale, des pots-pourris pour 3 ténors, choeur et orchestre de Lalo Schifrin apportent une contribution anglophone qui ravit le public.

La même année, EMI propose, à l’occasion de la Coupe du Monde de football qui se tient cette année-là aux Etats Unis, une compilation d’airs d’opéras italiens chantés par les trois ténors et dont les enregistrements s’étalent entre 1969 et 1987.

En réponse à cette floraison d’albums, Andreas Scholl, Dominique Visse et Pascal Bertin  enregistrent en 1995 « Les Trois Contre-ténors ». A côté des airs d’opéras de Massenet, Saint-Saëns ou Donizetti, figurent des mélodies de Dowland ou de Schiffrin. En perle blanche, la célèbre Habanera de Carmen de Bizet chantée par Andreas Scholl surprend par sa sensualité.

Mais les Trois Ténors n’avaient pas dit leurs derniers mots. Le concert du siècle eut lieu à Paris, au Champs de Mars le 10 juillet 1998. La Tour Eifel formait le fond de scène et le ciel estival se devait d’être étoilé. L’orchestre de Paris dirigé par James Levine accompagne les trois artistes dans des airs d’opéra, deux pots-pourris et plusieurs chansons dont le Caruso de Lucio Dalla chanté par Luciano Pavarotti.

Les années 1990 ayant touché à leur fin, le label Decca, promoteur de l’enregistrement du concert de 1990, édite un album de synthèse reprenant des extraits des concerts à Rome, Los Angeles 1994 et Paris 1998. Un titre s’impose : The best of the 3 tenors ! 

L’aventure a duré quelques dix années, il y a eu des centaines de concerts et des millions de disques vendus. On peut à raison parler ici de succès planétaire.

Anne Genette