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20 ans du Magasin 4 - jour 3

publié le par Constantin Papageorgiadis

Yannick Hustache suit de près les festivités - Vandal X / Dÿse

Sommaire

Mes 20 ans du Magasin 4 : jour 3 (ou comment en rock, savoir compter jusqu’à deux est amplement suffisant !)

Jeudi 4 septembre, on est à nouveau dans la place pour un beau doublé de duos (on aura manqué tout de Missiles of October, dont la formule trio aurait pu changer la donne, mais tant pis !) dont le pédigrée ne souffre d’aucun manquement en termes de raffut « décibelique», de mélodies insidieuses ou encore, de plans rythmiques détonants. Sauf que le mode binôme laisse peu le droit à l’erreur et moins encore au « relâchement d’attention » sur scène.

Actif depuis le mitan des années ’90 au moins et avec plus d’une demi-douzaine de longs formats sous le bras, Vandal X, a contrario de la grande majorité des artificiers rock qui mettent un peu d’édulcorant dans leur bière, n’a cessé de fortifier son son et d’accélérer les tempi de ses brûlots noise-rock, pour les porter à un niveau d’incandescence hardcore rarement égalé. On pense bien moins à Unsane et à ses traîtres pauses « bluesy » poisseuses qu’auparavant, et on remarque dès les premières mesures jouées, que le son est optimum, charnu, coupant comme de la limaille de fer, magnifiquement enveloppant, mais jamais lourdingue, et surtout malicieusement équilibré entre ses trois composantes principales : voix, guitare et batterie. Les Flamands puisent à foison dans leur discographie mais jouent une majorité de titres tiré de leurs plus récents méfaits (le tout dernier,  God Knows, est sorti en 2013), balancent de vrais uppercuts meurtriers, entre  mélopées asphyxiées aux larsens et cris primaux goudronnés dans la distorsion, lattés directement au corps rythmique dans une mer de claquements de cymbales par un batteur forgeron intraitable. On mesure les années de connivence dans ce qui ressemble autant à un mini-duel fraternel qu’à une performance jouissive, on relève un nombre insoupçonné de riffs tranchants et d’encoches mélodiques, et on se demande bien pourquoi ces Limbourgeois demeurent le secret de trop peu d’initiés ?!

Tête d’affiche (ou de « gondole ») de cette soirée, le binôme allemand Dÿse se produit devant une assistance au moins cinq fois égales à celle présente lors de son dernier passage (votre serviteur en était) ! Chose que nos deux « vedettes» ne tardent pas à faire remarquer ! Ici, l’axiome guitare/ batterie se déploie toujours sur un axe noise rock mais louvoie plus volontiers en zone stoner, avec une grille d’accords un rien plus traditionnelle, une patine sonore « claire » et massive, un chant aux accents (parfois) mélodieux, réparti de façon très équitable entre ses deux protagonistes - ou a capella- en anglais comme dans leur langue maternelle. Dÿse, c’est une tripotée d’hymnes mâles au groove franc du collier, lascif ou syncopé, qui s’agrippent miraculeusement aux tympans, font rouler du popotin, taper de la semelle et crier au loup ! Dans une vie radiophonique idéale, quelques-unes de leurs chansons passeraient dès 21 heures dans le poste, ou seraient au générique d’une série TV où l’on vit dangereusement, meurt facilement, et pas dans son lit ! Un sens du show, tentatives d’humour gugusse en sus, que nos deux compères poussent parfois un peu loin, faisant parfois retomber le niveau de tension, la constante fondamentale à respecter dans  ce type de rock pas propre.

On rentrera néanmoins heureux dans ses pénates, un léger sifflement pré-acouphène au creux de l’oreille ! On y a pris goût !

YH

Photos : Séverine Bailleux (merci à elle !) :

Pour en voir plus : http://cabarousse.tumblr.com/

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