3 questions à Alice, Nathalie & Hélène, initiatrices du projet Ose le ton !
PointCulture LLN – Ose le ton ! c’est trois éditions dont une et demie en virtuel et des ateliers rapidement complets. Le moins que l’on puisse dire c’est que rien, pas même un virus, ne peut empêcher les femmes de vouloir s’exprimer. Pensez-vous que cette envie est davantage présente en ces temps de crise sanitaire ?
Alice De Pauw, Nathalie Benoit & Hélène Guillitte – L’isolement, l’impuissance et l’impossibilité d’occuper l’espace public comme on le souhaite ont accru l’envie de s’exprimer pour certaines et l’audace de s’exercer à des ateliers en ligne lorsque cela n’a pas pu être possible en présentiel. L’idée a d’ailleurs émergé des participantes, comme moyen créatif de s’approprier un espace alternatif d’expression. Mais cette formule a aussi exclu d’autres qui n’ont pas accès à l’outil en ligne faute de moyens de connexion, d’aisance et de motivation à cette formule qui exclut/atténue toute la richesse de ce qui se vit dans un groupe, ou de disponibilité au sein de leurs sphères familiales.
Ce qui est sûr, c’est que virus ou non, les femmes ont besoin d’espaces d’expression sains, « en sécurité » et en toute intimité. — Alice De Pauw, Nathalie Benoit & Hélène Guillitte
Le slam, un outil de révolte ?
A.D.P., N.B. & H.G. – L’expression par le slam est un outil de révolte par le dispositif qu’il permet : accessible à tou·te·s, quel que soit le niveau de maîtrise de la langue écrite, la seule chose dont on a besoin c’est un bic, du papier et son corps. Le slam permet de monter sur scène, d’occuper l’espace public, de dire devant tou·te·s, d’exprimer ce qui nous prend aux tripes dans une urgence de dire.
Le slam dénonce, le slam raconte, le slam partage et ouvre des espaces de dialogue. — Alice De Pauw, Nathalie Benoit & Hélène Guillitte
La saison 2020/21 est placée sous le signe de la révolte chez PointCulture. Et vous, quelle est votre révolte (en ce moment) ?
A.D.P., N.B. & H.G. – La culture évincée, mise à mal et donc, l’expression citoyenne.
La culture n’est pas prioritaire face à la crise sanitaire.
La frustration de ne pas pouvoir se faire entendre dans la « réalité » auprès de « spectateurs », d’avoir la voix « étouffée », de ne pas pouvoir faire passer au plus grand nombre un message double, culturel et engagé, qui nous semble absolument nécessaire dans notre société.
Interview : Élise Pourtois
- Pour découvrir le résultat de la 2e édition d'Ose le ton ! qui s'est tenue, en virtuel, au printemps 2020, ça se passe ici