3 questions à Mammouth Machine, the Do it yourself factory !
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- PointCulture : J’ai vu dans une vidéo publiée sur le site d’un journal local que votre activité « d’assembleur de pédales d’effets » est née de façon accidentelle, lorsque vous vous êtes pris de passion pour des kits d’assemblage Do it yourself ? Que faisiez-vous auparavant et quel a été le déclic pour que vous fassiez le pas d’en faire votre activité professionnelle principale ? Quelles sont les principales difficultés qu'on rencontre dans ce très original et pointu domaine d’activité ?
- Jérémy Stoz (Mammouth Machine) : Je baigne dans le domaine de la musique depuis plusieurs années déjà. Fin de années 1990, début des années 2000, j’étais guitariste dans un groupe hardcore, puis j’ai fait une formation de régisseur son et lumière et j’ai eu envie de lancer le projet d’un studio d’enregistrement, Mammouth Prod.
La passion pour la musique et la guitare a toujours été présente. J’ai donc commencé par monter des kits et à élaborer mes propres modèles de pédales, d’abord pour le fun, ensuite pour développer ma propre marque. Après deux ans de tests de créations, je suis passé par une couveuse d’entreprises qui m’a permis d’exercer mon activité à temps plein.
Au départ, je vendais mes effets uniquement via le site de vente en ligne Reverb et principalement aux États-Unis. Ensuite, avec la couveuse, nous avons décidé d’essayer de passer par des magasins spécialisés, ce qui était très difficile parce qu’il y a énormément de fabricants sur ce marché.
J’ai aussi organisé un premier atelier à La Zone (le centre liégeois de cultures alternatives) sur une Rat, qui a super bien fonctionné. Puis un second qui a été complet en quelques heures. J’ai ensuite eu l’opportunité d’occuper un espace en plein centre de Liège grâce à Créashop, ce qui m’a permis d’y installer Mammouth Boutique.
- Vous assurez vous-même la promotion très internationale de vos pédales en (re)jouant vous-même certaines lignes instrumentales de titres emblématiques du rock sur votre chaine YouTube. Est-ce par mimétisme ou foi dans les pratiques commerciales numériques qui s’inventent en permanence sur la toile (avec des succès divers) et vous mettent en lien direct avec des clients potentiels partout sur la planète, ou quelque part une façon de vous recycler de vos années de musicien ? Les morceaux interprétés sont-ils le reflet direct de vos propres goûts musicaux ou offrent-ils plus simplement la possibilité de montrer toutes les potentialités de vos pédales ?
- Je choisis des morceaux qui me plaisent et j’essaie de trouver des riffs qui sont en rapport avec le son de la pédale.
En plus de ma page YouTube, j’envoie régulièrement des pédales à des « YouTubeurs » (The SuperFunAwesomeHappyTime Pedal Show! par exemple). Ils publient alors des tests de mes pédales sur leurs chaînes YouTube qui obtiennent des milliers de vues.
- Au sein de votre gamme déjà étendue de produits (13 pédales à ce jour), on remarque un certain nombre d’articles épuisés. Travaillez-vous par séries limitées ? En fonction de commandes de musiciens, d’envie personnelles de creuser ce champ d’expérimentation ? D’où vient l’inspiration des visuels qui les décorent ? Le travail sur les pédales de guitares est-il fort différent de celui sur les pédales pour basses ? Connaissez-vous Death by Audio, la fabrique de pédales d’effets de Oliver Ackermann du groupe noise A Place To Bury Strangers ? Quels sont vos projets à venir avec Mammouth Machine ?
- J’essaie d’avoir tout le temps du stock, mais avec l’ouverture de la boutique et l'augmentation de la diversité des produits (les kits qui n'étaient pas proposés auparavant) certains modèles ont été vite sold out. Je réalise aussi des effets sur demande pour les musiciens, notamment avec le groupe It It Anita (groupe indie noise de Liège).
Pour le visuel des pédales, j’ai voulu avoir un effet linogravure et je m’inspire beaucoup de dessins de vieux tatouages. — Jérémy Stoz (Mammouth Machine)
Tous les boitiers sont gravés à l’aide d’une graveuse sur métal CNC. La plupart des effets fonctionnent aussi bien sur une basse que sur une guitare, cependant certains sonneront mieux que d’autres. Cela reste à l'appréciation du bassiste ou du guitariste qui les utilise. Et je connais bien Death by Audio qui sont les pionniers des effets boutique.
J’ai pas mal de projets en cours et beaucoup de DIY ! Un petit amplificateur 1W à lampe, un multi-effets basé sur les puces FV-1, un atelier pour bobiner ses micros guitares…
Je suis en train de mettre en place une série « Artiste » qui proposera des séries limitées peintes à la main par des illustrateurs locaux. — Jérémy Stoz
Mammouth Boutique - 6 rue Lombard 6 - 4000 Liège
interview par e-mail : Yannick Hustache
workshop d'assemblage d'une pédale « Rat »
Mercredi 23 octobre 2019 - 16h
PointCulture Louvain-la-Neuve
9a place Galillée
1348 Louvain-la-Neuve