À l’essentiel !
Pierre Hemptinne, vous êtes co-signataire de la brochure À l’essentiel !, alors, c’est quoi l’essentiel ?
La gestion politique de la crise sanitaire a imposé un dualisme entre essentiel et non-essentiel, principalement au prisme de l’Économie. Or, le vrai problème n’est pas la crise sanitaire, mais un système qui exploite et épuise l’ensemble de nos environnements naturels, facilitant l’apparition de telles pandémies. Il faut donc convoquer un « essentiel » défini par d’autres priorités que le maintien de notre régime économique néolibéral, il faut se tourner vers d’autres logiques, d’autres instances, il faut chercher ailleurs ce qui permettra d’élaborer des solutions systémiques, en profondeur.
Et cela, c’est par la culture que l’on pourrait y arriver ?
Ce n’est pas par la culture proprement dite, si l’on entend par là qu’il suffit de rouvrir tous les lieux culturels pour que tout aille mieux. Mais les enjeux que nous devons affronter sont des enjeux culturels : un modèle économique se base sur un modèle culturel définissant les relations, par exemple, entre nature et société. Un mode de gouvernance, par exemple la démocratie, c’est un modèle culturel ; un système de santé se fonde sur une conception culturelle de ce qu’est le soin et la bonne santé… Le chantier à mettre en route doit traiter en profondeur nos fondamentaux culturels, et ça passe évidemment aussi par une implication des artistes en relation avec les citoyen·ne·s pour ouvrir les imaginaires, les récits possibles de notre futur…
Que propose votre brochure ?
C’est avant tout un message : la culture ne concerne pas que le secteur culturel. La culture travaille tous les secteurs d’activité de la société. La révolution culturelle nécessitée par l’état de la planète concerne tous les ministères. Pas uniquement le budget de la culture. La seule vraie politique culturelle efficace au niveau de la planète, c’est le marketing, redoutable d’efficacité. Le message est d’abord large : il serait bien de se désintoxiquer de tout ce marketing, de penser une politique culturelle publique capable d’effectuer cette rupture. Ensuite, plus concrètement, si ça vous intéresse, écrivez-nous, on verra ce que l’on peut proposer pour aller plus loin dans la réflexion et/ou l’action : atelier, publication plus large, journées d’études ?
La publication est disponible en PDF.
Publication initiée par Culture & Démocratie et PointCulture, réalisée avec la collaboration de La Concertation – Action culturelle bruxelloise, le Centre régional du Libre examen, Collectif Formation Société – éducation permanente, La Maison du Livre, Réseau culture 21.
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.