Arts, culture et confinement (10) : Alexandre Caputo et Catherine Ansay (Les Tanneurs)
À quand le retour de la convivialité et des rencontres ?
- PointCulture : Vous avez dû annuler des représentations. Combien ? Ces créations étaient en gestation depuis combien de temps ?
- Alexandre Caputo et Catherine Ansay (Les Tanneurs) : Nous avons dû annuler :
- 1 représentation sur les 4 programmées d’un spectacle de danse contemporaine.
- 5 représentations d’un spectacle italien en accueil. Cet accueil sera reporté sur la saison prochaine.
- 6 représentations (4 soirées et 2 scolaires) d’un spectacle d’artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cet accueil sera reporté à la saison prochaine.
- les répétitions pour une création devant avoir lieu après les vacances de Pâques. Nous essayons de reporter la création du spectacle soit en juin, soit la saison prochaine mais sommes encore en attente d’informations sur l’évolution de la situation pour fixer les dates.
- Nous sommes également encore en attente quant à la suite de la programmation des mois de mai et juin où plusieurs spectacles sont programmés.
Nous travaillons à la préparation de tous ces événements depuis un an au moins (productions, communication, etc.).
- Toutes ces annulations ont un coût. Comment vont être dédommagés les artistes ? Est-ce que ces pertes sont quantifiables ?
- Les conséquences financières et les pertes de billetterie risquent d’impacter tout notre secteur. Nous aurons besoin de l’aide des pouvoirs publics pour faire face aux pertes et assurer le paiement des cachets des compagnies et artistes initialement programmés.
- Comment le monde culturel a-t-il tenté de continuer de proposer du contenu pendant ce confinement ?
De nombreux artistes et opérateurs culturels ont diffusé leurs spectacles et des contenus en ligne. Ceci ne peut néanmoins pas remplacer l’expérience vécue lors de la représentation théâtrale et de la rencontre avec les artistes.Venir au théâtre, c’est un rendez-vous que l’on prend avec les artistes. C’est un contact humain que le virtuel ne peut remplacer. — Alexandre Caputo et Catherine Ansay (Les Tanneurs)
- Pensez-vous que ce confinement peut, malgré tout, trouver certains aboutissements positifs ?
- Nous pouvons bien entendu citer l’un ou l’autre élément positif, comme la suppression des déplacements domicile-travail mais les faibles bénéfices ne compensent en aucune manière la perte et le manque créés par l’absence de rapports humains directs et de rencontres.
L’homme est un animal social. Les théâtres sont des lieux de partage et d’échange qui ne peuvent être remplacés par le virtuel. — Alexandre Caputo et Catherine Ansay
- Comment avez-vous occupé ces premiers jours de vie confinée ? Avez-vous jusqu’ici été très dépendant d’Internet ?
- Nous avons eu très peu de temps pour lire ou nous déconnecter. La gestion de la crise nous absorbe et notre dépendance à l’internet s’est fortement accrue.
Dans l’équipe, nous partageons un élément positif : les balades, que ce soit à pied ou en vélo.
Nous avons hâte d’ouvrir nos portes pour accueillir à nouveau artistes et publics et redevenir un espace de convivialité et de rencontre.
> site Les Tanneurs
propos recueillis (par e-mail) le 27 mars par Jean-Jacques Goffinon
image de bannière : visuels pour la saison 2020-2021 des Tanneurs, graphisme : Stoemp studio
Cet article fait partie du dossier Arts, culture et confinement | Interviews.
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