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3 Questions à CHUNG Hae-tal (Festival du film coréen de Bruxelles)

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En prélude à la 8ème édition du Festival du film coréen qui se tient du 16 au 23 octobre 2020 à Bozar et au Cinéma Galeries, nous avons posé trois questions à CHUNG Hae-tal, responsable de communication et presse du Centre culturel coréen de Bruxelles. Pas moins de 17 films sont au menu – courts et longs métrages, avec un large focus consacré aux réalisatrices. "Peninsula" de YEON Sang-ho – salué à Cannes cet été – ouvrira le festival à Bozar pour sa première en Belgique.
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Peninsula de YEON Sang-ho (Photo : Korean Cultural Center Brussels)

- PointCulture : le cinéma coréen fait preuve d’une superbe vitalité dans quasi tous les registres cinématographiques, et ce depuis des décennies déjà. À quoi attribuez-vous ce phénomène, et en retour, la reconnaissance grandissante dont il jouit en Europe, et plus particulièrement en Belgique ?

- CHUNG Hae-tal (Centre culturel coréen de Bruxelles) : La Corée est un pays qui a une foule d'histoires à raconter, inspirées par une longue histoire nationale, vieille de plus de 5.000 ans. Le cinéma coréen a obtenu une plus grande reconnaissance sur le plan international à partir des années 2000. PARK Chan-wook, KIM Ki-duk, HONG Sang-soo, etc., les cinéastes coréens ont très tôt montré un cinéma de qualité. Et ce cinéma a atteint une certaine apogée grâce au film Parasite signé BONG Joon-ho, récompensé par une Palme d'Or à Cannes en 2019 et 4 Oscars en 2020. Ce n’est plus uniquement un cinéma qui s’adresse aux Coréens mais un cinéma qui parle au monde entier. Il a certes adopté des sujets, histoires et codes universels qui peuvent être partagés par tout un chacun sur la planète, mais c’est aussi un cinéma qui reste connecté de près à tous les aspects de la culture et de la société coréenne actuelle.

On pourrait dire que ce cinéma a fait l’effet d’une très bonne respiration en cette période de Covid-19 plus qu’anxiogène. Ces jours-ci, aller au cinéma est presque devenu une aventure. — CHUNG Haetal

Même si le cinéma coréen est reconnu et bien apprécié à l’échelle de la planète, je pense qu'il peut aller beaucoup plus loin. Il est vrai aussi que, comme au BIFFF où il suscite toujours de bonnes réactions chez le spectateur, les Belges sont friands de cinéma coréen, bien que seul un nombre restreint de films coréens sortent dans les salles du royaume et en Europe.

Je rêve un jour de voir davantage de films coréens à l’affiche des salles européennes.


- La sélection des films présentés au festival s’articule autour de deux thèmes principaux. La Corée d’aujourd’hui et le cinéma féminin. Une programmation qui me semble logique tant j’ai l’impression que la réussite de nombre de films coréens tient dans ce rapport plus ou moins fort mais constant à l’histoire et à la situation politique de la Corée. Quel est l’état des relations entre les autorités politiques et le cinéma sud-coréen aujourd’hui ?

- CHUNG Hae-tal : Le cinéma est un art qui se veut un miroir de la société. Un art que je trouve plus « concret » que les autres. La Corée évolue et se développe à toute vitesse. Donc, il y avait pas mal de choses de notre histoire que nous n'avions pas reconnues et celles que nous ne devions pas ignorer, oublier. Nos cinéastes ont développé un certain art de raconter des histoires à mi-chemin du réel, où elles prennent leurs sources, et de la plus pure imagination.


- Le cinéma « made in Korea » au féminin est, à mon humble regret, une inconnue pour moi. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ? Qui sont les réalisatrices coréennes d’hier et d’aujourd’hui qui comptent ? Y a-t-il une raison qui explique leur très faible représentativité parmi les sorties de films coréens jusqu’à maintenant ?

- CHUNG Hae-tal : Dans tous les domaines, nous sommes bien contents d'observer des très bons films réalisés par des femmes. Mais je ne pense pas qu’il est nécessaire de distinguer réalisatrices et réalisateurs. Mais c’est un très bon commencement qui va nous amener vers un futur où les réalisatrices pourront travailler sans aucune difficulté par rapport à leurs confrères masculins. Même si nous sommes en pleine évolution, je dirais que la société coréenne reste quand même très influencée par le confucianisme. Ce qui n’est pas de nature à encourager le travail des réalisatrices comme dans d’autres secteurs. Cela ne veut pas dire qu’elles n’existaient pas dans le paysage cinématographique coréen, mais elles se faisaient tout simplement un peu plus discrètes que maintenant, où l’on assiste à l’apparition d’une génération de jeunes réalisatrices qui font leur propre cinéma. Oui c'est vrai qu'il n'y a pas encore un grand nombre de réalisatrices au niveau du cinéma coréen, mais est-ce que c'est en soi si différent pour le cinéma hollywoodien ou même le cinéma français?

Nous sommes ouverts à tous les genres du cinéma, qu’ils soient dirigés par des réalisateurs ou des réalisatrices. Ce festival se veut l’occasion de présenter le cinéma coréen au féminin avec une approche particulièrement subtile et sensible.

Dans un futur très proche, j'espère voir une réalisatrice coréenne présenter son film à Cannes, et, qui sait, décrocher à son tour un Oscar ! — CHUNG Hae-tal

- Je vous remercie de ces réponses.

interview : Yannick Hustache


8ème édition du Festival du film coréen de Bruxelles

Du 16 au 23 octobre 2020

Bozar, Galeries et Cinémathèque de Luxembourg

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