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Cinéma post-COVID-19 : sorties attendues, rétrospectives bienvenues

Jumbo

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publié le par Simon Delwart

Si la période estivale n’est jamais nécessairement faste pour les exploitants de salles de cinéma, ceux-ci compteront sans doute sur un été marqué par une mobilité restreinte dans le chef du grand public et, peut-être encore davantage, sur l’avidité des cinéphiles à retrouver leurs antres obscurs, carencés qu'ils sont par plusieurs mois de privation. Panorama non exhaustif des programmations singulières de la capitale.

Sommaire

Palace : Sortie belge et classique restauré

L’annonce du confinement aurait pu difficilement moins bien échoir pour Jumbo, co-production tripartite française, luxembourgeoise et belge, dont la sortie était initialement prévue le 18 mars en Belgique. Qu’à cela ne tienne, le film est donc, depuis le 1er juillet, reprogrammé au Palace, lequel est fidèle à sa mission de promouvoir notre cinéma d’art et d’essai national. Si Kwassa Films, la société belge partie prenante au projet, n'a pourvu qu'à hauteur d'un tiers de son financement – le film étant d’ailleurs gratifié d’un casting majoritairement français –, la réalisatrice, quant à elle, est bien originaire du plat pays. Répondant au nom de Zoé Wittock, celle-ci signe avec Jumbo son premier long métrage en tant qu’autrice et metteuse en scène. Pour qui trouverait incongru qu'à son coup d'essai, une jeune réalisatrice belge intègre la sélection officielle du festival de Sundance, il faut savoir que Zoé Wittock est diplômée de l’American Film Institute de Los Angeles et, loin d’avoir été fabriquée ex nihilo, a fait ses armes en tant qu’assistante sur nombre de productions d’ampleur considérable.


Dans une optique rétrospective, le Palace programme également – jusqu’au 7 juillet – deux films cultes de David Cronenberg : Videodrome (1983) et Dead Ringers (1988). Une initiative censée se clore en apothéose le 18 juillet par un « Grand entretien » avec le réalisateur en live depuis Toronto et animé par le cinéaste Fabrice du Welz, suivi par la projection d’une version restaurée 4K du très sulfureux Crash (1996), œuvre polarisante auréolée du Prix du Jury lors de l'édition 1996 du festival de Cannes.


Kinograph : retrouvailles estivales et démocratiques

Si la perspective de se cloitrer dans l’obscurité d’une salle de cinéma ne serait pas du goût de certains après trois mois de confinement, la programmation du Kinograph saura sans doute contenter ceux-là puisqu’elle prévoit pas moins de huit soirées de projections en extérieur, étalées entre le 9 juillet et le 20 août. Le premier de cette série d’événements, par ailleurs nommée « Kinopen Air », est d’ores et déjà programmé sur le thème des films musicaux et sera l’occasion de (re)voir La La Land (Damien Chazelle, 2016). Sur le même thème, et ce, pour la soirée du lendemain 10 juillet, c’est le public qui sera amené à voter pour choisir l’œuvre diffusée, parmi trois choix : Grease (Randal Kleiser, 1978), Love and Mercy (Bill Pohlad, 2016) et Almost Famous (Cameron Crowe, 2000). Ce dispositif sera ainsi réitéré pour chacun des trois autres thèmes choisis par l’organisation : cinéma belge, documentaire et animation.

En parlant d’animation, on notera que le genre est particulièrement mis à l’honneur par la programmation du Kinograph en cette rentrée cinéma. A l’affiche, deux films animés qui semblent s’adresser à un public relativement diversifié : L’Extraordinaire voyage de Marona de la réalisatrice roumaine Anca Damian, ainsi que L’Odyssée de Choum, signé Julien Bisaro, artiste ayant par ailleurs collaboré au très encensé J’ai perdu mon corps (Jérémy Chaplin, 2019).


Cinematek : Akerman VS jeunes publics

Travaillant, main dans la main avec la Fondation Akerman, à la conservation et la restauration des films de Chantal Akerman, la Cinematek marque ses retrouvailles cinématographiques par un hommage à la cinéaste belge qui, soit dit en passant, aurait atteint l’âge de septante ans le 6 juin dernier. N’ayant pu célébrer cette date anniversaire en temps utile du fait d’un déconfinement prudent, la Cinematek se rattrape en projetant six de ses films, dont Jeanne, jeune fille de la fin des années 60, à Bruxelles (1994), dernière projection de ce cycle intitulé « Artists in focus » et prévue le 5 août.

Bien que certains adultes puissent sans aucun doute y trouver leur compte, les publics jeunes sont également ciblés par la rentrée post-COVID-19 de la Cinematek, avec une thématique « Jeunes fans de ciné ». Celle-ci reviendra sur des œuvres d’anthologie que les générations X et Y chérissent encore au titre de souvenirs d’enfance : Mary Poppins (Robert Stevenson, 1964), Qui veut la peau de Roger Rabbit (Robert Zemeckis, 1988), Chérie, j’ai rétréci les gosses (Joe Jonhston, 1989) et bien d’autres. Dernière projection de la série avec Popeye (Robert Altman, 1980), le 30 août.


Nova : reprise engagée, programme politisé

Après avoir rouvert par un Open Screen spécial confinement – une projection de films homemade de maximum quinze minutes et réalisés au plus fort de la crise sanitaire –, le cinéma Nova a concocté deux séances assorties d’une rencontre pour cette première quinzaine de juillet.

Le 8 juillet sera l’occasion de (re)voir la fiction post-soixante-huitarde de Benoît Lamy, Home Sweet Home (1974). Œuvre éminemment politique, le film permettra d’ouvrir le débat sur la gestion de la crise du coronavirus par les pouvoirs publics et, en particulier, sur le cas des personnes âgées, que celles-ci soient ou non résidentes de maisons de repos. Comme annoncé précédemment, la projection sera suivie d’une rencontre avec un collectif dénommé Le Gang des vieux en colère, lequel milite pour une démocratisation des conditions décentes de vieillesse, devant nécessairement passer par un accès inconditionnel aux soins de santé et un montant minimum de retraite garanti.

Second mercredi de projection programmé le 15 juillet au cinéma Nova, avec une séance consacrée au film de Michel Gondry, Be Kind Rewind (2008). Une nouvelle occasion de débattre d’un sujet de société : le rôle du support physique dans la diffusion d’objets culturels. Selon une formule analogue, la projection du film fera place à une discussion avec des membres de la NGHE Médiathèque, du Vidéo Express, ainsi que du Comité des usagers de la médiathèque de PointCulture, constitué en 2019 afin de réclamer la préservation des collections et le maintien du prêt direct de médias.


Pour approfondir, une interview des têtes pensantes du cinéma Nova à propos de la réouverture de l’institution, ainsi que leur programmation.


Texte : Simon Delwart

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