Vidéos | Danser l'instant présent
Sommaire
La source des solos est cette solitude obligée.
Durant quelques mois, les danseuses ont préparé ce témoignage.
... La capacité de s'ouvrir à l'invisible, de nourrir le corps de danse, de mouvement, de musique, de silence...
Les solos sont ce long travail de gestation qui se renouvelle à chaque instant.
Marie-Christine Wavreille
Cathy St. Remy
Christine Heroufosse
poème de Christine Heroufosse
Il y a eu cette nouvelle
et puis comme un hiver glacé
le silence est tombé.
La vie, l'espace, les autres
par les écrans avalés,
par les murs et les fenêtres séparés.
Esprits sidérés,
étreintes et corps confisqués
figés.
Dans cet en dedans
assignés à résidence
chercher à retrouver
à réinventer.
Comment exulter ?
Comment exister ?
Danser.
Emmanuelle Deruette
Florence Göbels
poème de Florence Göbels
Bouger,
Laisser le corps choisir sa direction.
Arrêter le temps,
ce temps infini à cet instant précis.
Attentive à mon mouvement,
£simplement présente à moi,
à mes déplacements dans l'espace,
c'est juste délicieux,
enivrant,
doux comme ma main
dans mes cheveux soyeux.
Embrasser l'air
portée,
emportée par la fluidité
de mon corps délié,
dénoué,
ce corps que je veux choyer,
cajoler
jusqu'à mon dernier souffle.
Tanguer,
bouger la moindre partie
de ce corps qui m’est donné.
Avec la danse, je traverse
la vie de façon plus légère,
plus éveillée,
plus fluide,
danser la vie,
danser le souffle de vie.
Judith Kazmierczak
Maggy Gonay
poème de Maggy Gonay
Les poings serrés
pour résister,
les poings serrés
pour mieux s'affirmer,
les poings serrés
pour exister,
mes poings serrés
tels des cocons,
prennent le temps.
Ils narguent le sol,
s'ouvrent,
se transforment
embrassent l'espace
et emmènent mon corps
vers la rencontre.
Sandra Gasparotto
poème de Sandra Gasparotto
La mer,
son rythme lancinant.
Inlassablement,
entre sable et vent.
L'espace
d'un instant,
un instant seulement.
Bientôt qu'une trace
ou plus loin
à l'infini.
M'étirer,
atteindre la dune
son sable chaud,
l'abreuver de mon eau,
caresser, rafraîchir,
m'aplanir,
calme et douce.
Une fugace mousse
avant que la lune
à nouveau ne m'aspire
et que tout soit fini.
À moi l'espace infini
pour un instant,
un instant seulement.
Mon tempo lancinant
me reprend.
Attends, je reviens.