Le sud de l'Inde a toujours résisté contre l'influence islamique. Elle a conservé ses propres traditions musicales, basées sur l'ancienne culture des temples et des hymnes dévotionnels. La musique carnatique est proche de celle du nord et la différence entre les deux se retrouve dans des détails: l'ornementation est plus développée, les pièces sont plus courtes et moins improvisées, accordant autant d'importance à la composition. Elle est transmise oralement en l'absence de notation écrite. Au 16e siècle, Purandara Das (1480-1564) tente d'unifier la musique en créant une structure complète d'apprentissage toujours utilisée aujourd'hui. Il classe les cycles rythmiques et élargit le nombre des ragas utilisés. Au 18e siècle, la musique carnatique s'épanouit grâce à trois grands compositeurs: Tyagaraja (1767-1847), Muttuswamy Dikshitar (1776-1835) et Syama Sastri (1762-1827). Avec eux, la musique s'ouvre à un public élargi, permettant à un plus grand nombre de comprendre les émotions exprimées sans comprendre le sens du texte.

Il existe de nombreux instruments traditionnels mais la musique carnatique s'est également approprié des instruments occidentaux tels le violon ou le saxophone.

Pour commencer:

• MW0481, L. SUBRAMANIAM, Une anthologie de la musique classique de l'Inde du Sud (Ocora, 1990). Ce coffret de 4 cd proposé par le violoniste L. Subramaniam propose un panorama des différents styles de la musique classique d'Inde du Sud. Il présente divers instruments, de la veena à la flûte, ainsi que des pièces vocales. Un livret très détaillé en français et anglais accompagne l'ensemble. Indispensable !

• MW0486, Isabelle CLINQUART, Musique d'Inde du Sud: petit traité de musique carnatique (Cité de la Musique/Actes Sud, 2001). Cet essai d'Isabelle Clinquart décrit les traditions musicales d'Inde du Sud en expliquant le raga de la musique carnatique. Divers exemples musicaux, instrumentaux et chantés, illustrent le propos.

• MW9660, VADYA LAHARI, Vadya Lahari: South Indian instrumental ensemble (Music of the World, 1992). La violoniste A. Kanyakumari et son groupe Vadya Lahari proposent une expérimentation sur les musiques carnatiques d'Inde du sud en combinant divers instruments comme le violon, la vina, le nagaswaram et des percussions tout en restant dans le répertoire traditionnel des ragas.