Interview d'Audrey, du Kot du Grenier (Louvain-la-Neuve)
- Thierry Moutoy (PointCulture) : Comment se passe la vie d’un kot à projet lors d’un confinement ? Avez-vous opté pour des activités en ligne ?
- Audrey (Kot du Grenier) : La vie d'un kot à projet lors d'un confinement est comme « gelée ». Les activités, les rencontres et traditions kapistes [NDR : de « kap », kot à projet] sont à l'arrêt. Cependant, les étudiants n'ont pas dit leur dernier mot : la plupart des kaps, lorsque c'est compatible avec leur thème, tentent d'organiser des activités en ligne. C'est ce que nous avons fait durant ce premier quadrimestre. Nous avons organisé un tournoi League of Legends sur plusieurs semaines, avec une belle récompense à la clé. Tout s'est bien déroulé, et nous avons même pu lancer notre chaîne Twitch en commentant et diffusant les matchs en direct. Dans la même veine, nous avons organisé un tournoi Overwatch, mais cette fois-ci sur une journée. Comme le précédent tournoi, tout s'est bien déroulé, l'expérience est à refaire ! C'est ce que nous comptons faire pour le Q2.
- Pour vous, qu'est-ce qu'être geek en 2020 ?
- La tendance geek en 2020 n'a jamais autant été « à la mode ». Tout le monde se retrouvant enfermé chez soi, il a fallu innover en termes d'occupations. Beaucoup de gens se sont lancés dans la tendance jeux vidéo et pop culture, y voyant là un moyen de s'échapper de la réalité. Être un geek en 2020, c'est savoir trouver une échappatoire par rapport à une réalité extérieure anxiogène, partager des moments virtuels avec ses amis, et découvrir une multitude d'univers qui peuvent nous faire rêver.
- Quelle est votre révolte en ce moment ?
- La révolte qui plane sur les étudiants en ce moment [NDR : en janvier 2021] est sans nul doute liée aux mesures prises par le gouvernement concernant les examens. Ils ont autorisé le présentiel, alors que nous venons de passer une demi-année enfermés dans nos chambres de kot, à suivre nos cours à distance pour la sécurité de tous. Le moral ambiant en a pris un sacré coup, et nous venons nous dire que les examens se passeront en présentiel, ce qui est complètement contradictoire et incompréhensible. Plusieurs actions ont été menées par les professeurs, les assistants et les étudiants, pour faire savoir notre détresse et notre frustration envers les dirigeants de ce pays.
- Quel est votre antidote culturel pendant le confinement ?
- Le confinement nous a permis de redécouvrir des classiques, vu le temps libre que nous avions à la maison. Comme je l'ai expliqué dans ma réponse à la deuxième question, c'est un bon moyen de s'échapper, de se sentir mieux. Les films ou les séries ont fort été plébiscités.
Interview [par e-mail] : Thierry Moutoy (janvier 2021)