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Jeu vidéo : une reconnaissance difficile (interview d'Adrien Grimmeau, Iselp)

Games and Politics - Iselp - B1
Nous avons fait le bilan de l'exposition "Games and Politics" en compagnie du directeur de l’Institut Supérieur pour l’Étude du Langage Plastique, Adrien Grimmeau. Nous l’avons longuement interrogé quant à la présence d’une exposition sur les jeux vidéo dans une galerie d’art contemporain, mais également sur la relation entre ces deux médiums.

Sommaire

Une reconnaissance difficile

Le milieu du jeu vidéo en Belgique n’est pas reconnu. Des gens en vivent mais, par rapport au potentiel, on est loin de quelque chose de viable. Cela fait deux ans que les choses commencent à changer et qu’il y a une reconnaissance au sens large, mais la véritable reconnaissance viendra du milieu politique, ce qui s’avère très lent. — Adrien Grimmeau, Iselp

On le compare toujours avec le cinéma, c’est ce qui revient toujours dans les entretiens autour de cette exposition. Le cinéma est largement soutenu par le milieu politique depuis une vingtaine d’années et on remarque que cela porte ses fruits, tandis que le jeu vidéo n’en est qu’aux balbutiements. Le cinéma bénéficie depuis longtemps d’une haute crédibilité intellectuelle, chose que le jeu vidéo n’a pas du tout.

Adrien Grimmeau ne joue pas lui-même aux jeux vidéo mais il a bien pu prendre conscience de l’énorme richesse et de la spécificité de ce médium. D’où la nécessité de sensibiliser le plus grand nombre de personnes.

En temps qu’historien de l’art, j’ai beaucoup travaillé sur la question du graffiti qui, lui aussi, est entré dans l’inconscient collectif. Mais j’ai l’impression que c’est parce que les adolescents du graffiti sont devenus des adultes. Le parallèle peut être mené avec la culture geek, où c’était également au départ des ados. Autant ils étaient précédemment minorisés, autant maintenant ils sont dans la culture dominante. Et de prendre Tim Burton, aujourd’hui soixantenaire, comme exemple.

Les enjeux

Ce n’est pas l’ISELP qui a créé cette exposition, c’est le Goethe Institut en partenariat avec l’asbl ZKM. Leur objectif est de la faire voyager. Le Goethe a des dizaines de bureaux un peu partout dans le monde, et chaque bureau peut essayer d’implanter l’exposition dans sa ville. Elle a donc tourné un peu partout dans les différents continents, et elle va passer l’année prochaine en Afrique. Il y a même deux expositions Games & Politics en parallèle pour répondre à la demande.

Adrien Grimmeau travaille depuis dix mois en tant que directeur de l’Iselp, l’exposition a donc été décidée par la direction précédente. Il n’a donc ni conçu, ni décidé de l’événement, mais il a très vite pris conscience de sa richesse. La seule chose redoutée, dit-il, était un manque initial de compétence personnelle par rapport au sujet. C’est ainsi qu’il a pris contact avec Julien Annart, spécialiste de la pédagogie vidéoludique, pour mieux s’approprier la thématique. Adrien Grimmeau établit un parallèle avec le cas du graffiti, et il précise que :

Nous sommes dans des cultures pour lesquelles les historiens de l’art contemporains ne disposent pas des codes, n’ont pas de critère d’analyse, ce qui ne les pousse dès lors pas naturellement à s’y intéresser car ne rentrant pas directement dans leur zone de confort. Qui plus est, tout comme pour le graffiti, le jeu vidéo n’est pas dans la même sphère culturelle, intellectuelle et sociale, et s’inscrit dans une culture du divertissement. — Adrien Grimmeau

Le problème de l’art contemporain est qu’il est autant un ghetto que le jeu vidéo, pour le dire très largement. Même si le jeu vidéo est moins un ghetto car il est plus diffusé. Mon travail est de créer des ponts, de montrer que l’art contemporain est intéressant aux personnes qui ne le connaissent pas, mais en parallèle de montrer à plein d’autres gens que le jeu vidéo est lui aussi très intéressant et qu’il a complètement sa place dans un centre d’art. Historiquement, l’Iselp a toujours fonctionné de cette façon. Ainsi, dans les années 1970 ou 1980, il y a eu une exposition sur l’art numérique, et la première exposition sur le graffiti à Bruxelles s’est déroulée à l’Iselp en 1985, et on peut même encore citer une exposition sur les livres pour enfants. Mais, petit à petit, l’Iselp s’est déplacé vers une reconnaissance de l’art contemporain, et c’est bien cela que je souhaite inverser.

Concernant Games & Politics, il y a vraiment beaucoup de public dans l’exposition, bien plus qu’à l’habitude. Nous avons reçu un très grand nombre d’écoles car celles-ci se sont passé le mot et nous avions effectué un travail de communication avec elles. Les professeurs se sont relayé l’information car, après avoir vu l’exposition, ils en ont compris l’énorme potentiel. Ce qui motive les écoles, c’est qu’elles ont ici un sujet qui peut intéresser leurs étudiants et qui leur permet d’aller plus loin. Comme pour le thème de l’immigration, les jeunes viennent pour jouer aux jeux vidéo, et les enseignants peuvent ensuite débattre avec eux autour de l’immigration. L’enjeu est vraiment de partir du contenu de ces jeux pour parler de sujets sociétaux. Les professeurs sont satisfaits de ce rapport « win-win ». Cela fonctionne donc très bien avec les écoles, et avec les jeunes en général.

Adrien Grimmeau reconnait toutefois que le profil habituel du centre d’art contemporain est moins présent. Il y a avec eux une forme de distance polie, où ils disent que, n’étant pas joueurs, cela n’appartient pas à leur univers. Mais ils ne franchissent pas la barrière, il n’y a pas de curiosité de leur part, ou peu. Des jeunes d’écoles d’art viennent, mais quelqu’un de 40 ou 60 ans, qui s’intéresse à l’art contemporain, qui collectionne un peu et qui va voir de nombreuses expositions d’art ne vient pas ici. Et à l’inverse, le public qui vient à cette exposition-ci ne viendra pas à la suivante

Dans un milieu qui se veut soi-disant curieux du monde parce qu’il s’intéresse à la culture, cette curiosité s’avère toujours à sens unique. L’idée d’une culture omnivore n’existe plus. Tout le monde a sa zone culturelle et n’a pas de curiosité pour aller vers une autre zone. Ainsi, l’art contemporain ne va pas vers le jeu vidéo, et les jeunes qui s’intéressent aux jeux vidéo ne vont pas vers l’art contemporain. Mon travail, c’est de créer ce pont. — Adrien Grimmeau

Autour de l’exposition : les conférences

Games and Politics - Iselp - B2.jpg

Pour Adrien Grimmeau, la question de la reconnaissance du graffiti et des jeux vidéo est un non-débat, les cultures doivent être aujourd’hui mises à plat car elles s’inscrivent dans une horizontalité. Tant que l’on considère qu’une forme d’expression artistique est meilleure qu’une autre, il y a un problème. Pour aider les gens à considérer le jeu vidéo comme étant une culture riche, montrons que, derrière le jeu, des dizaines de métiers existent. D’autre part, une question qui revient à chaque fois, mais qu’aucun des intervenants de nos conférences n’a pu résoudre, c’est de démontrer la spécificité du jeu vidéo : qu’est-ce que celui-ci fait et qu’aucune autre forme d’art ne fait ? Le concept d’interactivité arrive alors assez vite comme argument, mais a-t-on tout dit, est-ce qu’il n’y a pas autre chose, et que signifie l’interactivité ? En cela, le jeu vidéo est un mouvement très jeune, dans le sens qu’il n’y pas encore énormément de reconnaissance par des outils intellectuels. Pourtant, il y a de nombreux universitaires qui étudient le jeu vidéo. Dès lors, continuons de financer les recherches afin de faire entrer le politique dans une prise de conscience.

La demande qui a été faite à Julien Annart était de créer un cycle de conférences. L’Iselp tient autant à faire voir qu'à faire entendre. À cette fin, nous disposons d’un auditoire dans lequel de nombreuses conférences sont programmées chaque année. C’était l’occasion de montrer qu’il existe une scène de pensée du jeu vidéo en Belgique. Julien a donc invité des historiens de l’art, des anthropologues, sociologues, psychologues, qui sont spécialistes du jeu vidéo et qui sont chacun venus présenter leur thématique pendant une heure trente.

Du point de vue d’Adrien Grimmeau, même pour des gens qui ne sont pas venus voir l’exposition, celle-ci sert à crédibiliser le jeu vidéo du simple fait de sa présence dans un centre d’art et du simple fait qu’en regardant le carton d’invitation, on constate qu’il y a six docteurs en philosophie et lettres, experts en matière de jeux vidéo, qui viennent en parler. Le simple fait de montrer qu’il existe des experts qui y consacrent leur vie, avec les subventions des universités, démontre qu’il s’agit d’un sujet digne d’intérêt. Rien que pour cet aspect, la mission est accomplie. Et de préciser, non sans humour : C’est encore mieux si les gens viennent, bien entendu !

Le public

À ce sujet, Adrien Grimmeau précise que l’exposition est phénoménale en termes de fréquentation. Plus de 1 500 visiteurs en six semaines, sachant que bien souvent une exposition pour l’Iselp représente entre 700 et 1 000 visiteurs pour le double de la durée. Le travail effectué auprès des écoles a joué un rôle important dans ce succès. Mais il est évident que le sujet s’y prête. Une exposition d’une monographie d’art contemporain, quant à elle, n’aura pas ce même public scolaire. De ce point de vue, l’art contemporain est plus mal placé que le jeu vidéo.

Les conférences attirent un public différent, un peu moins nombreux. Chaque conférence autour du jeu vidéo réunit une vingtaine de personnes en moyenne, ce qui, pour l’Iselp, est moindre qu’à l’accoutumée. D’une façon générale, le public des conférences n’est pas le même que celui des expositions, ce qui se vérifie dans le cas de Games & Politics. Ce sont surtout des étudiants ou des actifs dans le milieu du monde des jeux vidéo, mais les amateurs d’art contemporain ne viennent pas. Il n’y a pas de curiosité intellectuelle de la part de ces derniers, alors que Julien a consacré quatre séances à retracer de façon brillante l’histoire du jeu vidéo, de l’économie jusqu’à l’art. Adrien Grimmeau espérait plus de public pour les conférences, mais il rassure qu’il ne s’agit pas du fait d’une question de contenu.

Games and Politics - Iselp - B3

Ce qu’Adrien Grimmeau retient de cette expérience, c’est que pour toute exposition collective, qu’elle qu’en soit la thématique, il pourra désormais envisager d’y intégrer un jeu vidéo. Ce dernier est devenu pour lui un médium artistique à considérer sur le même pied que n’importe quel autre.

Toute l’équipe flashait de voir un ado habillé en noir, bonnet noir et t-shirt de hard-rock qui était avec sa grand-mère, et ils ont passé à deux tout l’après-midi dans l’expo. Ce n’est pas une démarche démagogique que d’utiliser le jeu vidéo dans une galerie d’art contemporain, c’est au contraire une réflexion horizontale : si je considère que les gens doivent s’intéresser à l’art contemporain, parce que c’est quelque chose qui me nourrit, de quel droit ne m’intéresserais-je pas à leur culture, celle qui les nourrit ? À partir du moment où il y a un intérêt, la discussion se doit d’être dans les deux sens. Pour cette raison, cela me heurte lorsque le milieu de l’art contemporain ne se montre pas attentif et que son souhait est de faire monter le grand public vers l’art contemporain, sans jamais descendre.

Nous avons des conférences que nous dénommons des balises, à savoir que presque chaque semaine un spécialiste vient parler d’un artiste, très souvent sur un thème d’art contemporain. Dorénavant, je sais que chaque trimestre je vais demander à Julien Annart de venir présenter un créateur de jeux vidéo, parce qu’aller chercher les papes du jeu pour vous expliquer en une heure trente leur apport, ce serait brillant. De la même façon, une conférence sur David Lynch attirera un public spécifique de cinéma qui va découvrir l’Iselp et qui va, peut-être, revenir dans deux semaines. Commençons par dire que toutes les compétences ou les sphères artistiques se valent.

À la question de savoir si du public est venu avant tout pour les six thématiques, Adrien Grimmeau ne le pense pas et nous explique que plusieurs personnes ont dit être venues suite au mot Politics dans le titre, parce qu’il s’agit d’une exposition sur la politique par le jeu vidéo, tout en précisant qu’elles ne seraient pas venues s’il s’était agi du seul jeu vidéo. Mais je ne pense pas que le public soit venu plus spécifiquement pour une des thématiques, bien qu’à une ou deux reprises, des enseignants accompagnateurs ont découvert les thèmes et ont annoncé vouloir revenir avec leurs élèves pour développer un des sujets en particulier.

Les particularités de l’exposition

Nous avons mis en place, spécifiquement pour cette exposition, des étudiants médiateurs dans les salles pour accompagner les visites guidées. Ainsi, un groupe d’élèves est libre de jouer pendant, par exemple, vingt à trente minutes, puis, par deux ou trois, ils doivent faire un compte-rendu de ce à quoi ils ont joué. Au-delà de la visite guidée, on crée un débat, on recrée une parole autour de ce qu’ils ont activé. Les étudiants médiateurs proposaient aux professeurs d’axer, s’ils le souhaitaient, la discussion sur une des thématiques en particulier car les jeux proposés le permettaient.

Nous n’avons pas eu, à ma connaissance, de visiteurs heurtés, qui seraient partis en disant qu’ils ne comprennent rien aux jeux vidéo ou que la langue anglaise était une barrière, et pourtant c’est le genre de remarques que l’on entend facilement. Nous n’avons pas non plus eu de visiteurs qui se sont plaints sur le plan de la manipulation. Des gens passaient plus de trois heures dans l’exposition, où ils se laissent entraîner par le jeu. Je suis très positivement surpris de cette ouverture d’esprit des visiteurs. Bien sûr, certaines personnes partaient au bout d’une demi-heure, après avoir regardé deux minutes de chaque jeu (on pouvait y jouer ou simplement regarder des bandes-annonces), mais c’est déjà une grande victoire. Pour nos expositions habituelles, le public reste plutôt entre une demi-heure et quarante minutes, car notre espace n’est pas très grand. Pour Games and Politics, certaines personnes revenaient car elles n’avaient pas eu le temps de jouer à tout, tandis que d’autres tenaient absolument à enregistrer leur partie de Democracy 3 car il faut cinquante heures pour y jouer en entier. Nous avions mis en place un clavier spécifiquement pour ce titre, alors que le jeu n’en nécessite normalement pas, afin que les gens puissent sauvegarder leur partie. Adrien Grimmeau précise toutefois que, sur ce dernier point, la technique s’est avérée capricieuse !

Un technicien de la ZKM se déplace à chaque nouvelle installation de l’exposition dans un pays pour effectuer les réglages. Adrien Grimmeau souligne que l’Iselp s’est focalisé sur la logistique de scénographie, désireux de pas simplement aligner dix-huit ordinateurs les uns à côté des autres, mais bien de mettre en place des codes-couleurs pour que le public réalise intuitivement qu’il y a six zones dans l’espace, tandis que chaque ordinateur se voyait accompagné d’une explication murale à propos du contenu. Toute l’équipe était formée pour faire face aux soucis techniques dans l'anticipation des éventuels problèmes.

De la bienveillance avant tout

À la question de connaître l’adhésion de l’équipe à ce projet aussi inhabituel, Adrien Grimmeau répond que personne dans l’équipe ne regrette la tenue de cet événement. En termes éducatifs, cette exposition s’est avérée extraordinaire, car nous avons pu aborder des thèmes de société avec de nombreux jeunes qui par ailleurs ne seraient jamais venus. Aussi on a pu démontrer que le jeu vidéo est digne d’intérêt. Par contre, des membres de l’équipe continuent de dire, plusieurs fois par jour, « ce n’est pas du tout mon univers ». Comme je le disais, la raison en est le manque d’outils d’analyse. Il y a toutefois une forme de curiosité bienveillante, sans que cela aille beaucoup plus loin que cela.

Interrogé sur l’appréciation des développeurs de jeux vidéo, Adrien Grimmeau nous apprend que le milieu bruxellois ou belge est bien présent aux conférences. Ces gens éprouvent du plaisir à être dans un centre d’art, et cette impression est partagée par les orateurs invités. À ce niveau, nous nous inscrivons dans quelque chose de plus large, comme le Moma et le Victoria and Albert Museum. Nous sommes dans l’air du temps.

Julien Annart a passé deux jours à préparer les cinq étudiants-médiateurs pour expliquer comment gérer un groupe et définir les problèmes potentiels. Julien m’a présenté les questions pièges du jeu vidéo (risques pour la santé, influence sur les enfants, etc.) mais il s’est très vite rendu compte que cela ne s’appliquait pas ici, car notre public affiche une bienveillance, une curiosité, une envie de découverte. Nous n’avons dû nous justifier de rien. Cela a fort surpris Julien.

Concernant l’avis de la presse, Adrien Grimmeau nous explique que les journalistes d’art contemporain ne sont pas venus. Il y a eu plus d’articles mais provenant de la presse généraliste qui s’intéresse à la culture au sens large. Nous avons eu un article dans Femmes d’Aujourd’hui, chose qui n’arrive jamais.

Ce qui me frappe, c’est le manque de curiosité de la presse d’art contemporain, mais Games and Politics ne s’inscrit pas dans leur champ de compétence. — Adrien Grimmeau

Pour conclure, Adrien Grimmeau évoque une problématique bien connue à PointCulture : la conservation des médias. Depuis les années 1960, tout ce qui est numérique et tout ce qui est multimédia s’appuie sur des matériaux devenus obsolètes. Par la suite, les artistes ont fait appel à de nombreuses autres méthodes, comme l’emploi de caoutchouc ou de plastique, qui ont très mal vieilli. Cela fait cinquante ans que nous sommes confrontés à ce fait, alors que l’on pensait que l’art traverserait le temps. Ce n’est pas un problème en provenance des artistes, mais c’est un problème de musée : comment conserve-t-on une mémoire ?

Nous laissons le mot de la fin à notre interlocuteur :

Si l’expérience devait être rééditée, je la referais sans hésitation. J’adorerais faire une exposition sur la réalité augmentée, avec quinze casques dédiés. — Adrien Grimmeau

Rendez-vous pris avec l’Iselp, alors !


(OL)

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