Compte Search Menu

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies permettant d’améliorer le contenu de notre site, la réalisation de statistiques de visites, le choix de vos préférences et/ou la gestion de votre compte utilisateur. En savoir plus

Accepter
Pointculture_cms | focus

Johann Georg Reutter

Habsbourg, Reutter Johann Georg, maître de chapelle, Vienne

publié le par Anne Genette

Compositeur viennois du 18ème siècle, Johann Georg Reutter a mené une brillante carrière avant de succomber aux attaques de ses détracteurs.

Sommaire

 

Sa vie

Onzième enfant (sur 14) de Georg Reutter, organiste à la cour de Vienne et maître de chapelle à la Cathédrale Saint Etienne, Johann Georg Reutter (1708 – 1772), a suivi les traces de son père qui lui a enseigné les premiers rudiments de l’art. Plus tard, c’est à  Antonio Caldara qu’est confié le soin de parfaire son éducation musicale. Il compose son premier opéra en 1727 tout en essayant d’obtenir le poste d’organiste de la cour. De sa propre initiative, il effectue un voyage en Italie, passant par Venise et Rome. En automne 1730, il est de retour à Vienne et décroche, au début de l’année suivante, un poste de compositeur de la cour, début officiel de son service chez les Habsbourg.

Les dix années qui suivent le voient devenir un compositeur de musique de scène reconnu. Ses œuvres sont représentées en privé à la Hofburg et à la résidence d’été de Laxenburg. A la mort de son père en 1738, Reutter prend sa succession comme maître de chapelle à la Cathédrale Saint Etienne, lieu de culte principal de Vienne. Il a à sa charge la formation des jeunes chanteurs de la cathédrale parmi lesquels se trouvent Joseph Haydn, Michael Haydn et Ignaz Holzbauer. Anobli en 1740, son influence à la cour se développe, les inimitiés aussi. Dès 1741, il assiste régulièrement Luca Antonio Predieri, premier maître de chapelle à la cour. En 1747, il est nommé maître de chapelle à la cour en second, devient premier en 1751 et est nommé maître de chapelle en titre en 1769. Une belle ascension !

Pendant près de trente ans, Reutter sera le musicien le plus influent en matière de musique sacrée à Vienne. Malheureusement pour lui, des restrictions budgétaires dues aux guerres menées par les Habsbourg amène un appauvrissement de la vie musicale à la cour. Un des plus grands foyers musicaux de l’Europe se voit relégué parmi les plus restreints et c’est à Reutter qu’il revient d’effectuer les coupes sombres dans les effectifs. Au début des années 1750, l’impératrice Marie-Thérèse, suivant ainsi une encyclique papale, décide qu’il n’y aura plus d’accompagnement instrumental dans la musique d’Eglise comme cela se pratiquait à la chapelle papale. Reutter obtempère tout en conservant la tradition viennoise d’accompagner la musique d’Eglise avec des instruments.

En 1760, le nouveau directeur de la musique, Giacomo Durazzo réussit à accroitre l’influence de Gluck dans la vie musicale de la cour. Reutter intervient et les affaires se résolvent à son avantage. Jusqu’à la fin de sa vie, il garde ses nombreuses fonctions. Il meurt en 1772 et est enterré dans la cathédrale Saint Etienne. Son fils Karl, devenu moine, a conservé une très grande partie de ses manuscrits.

Son oeuvre

Les opéras de Reutter sont écrits dans la tradition de ceux de Fux et Caldara. Ils sont le reflet de la splendeur de la cour habsbourgeoise au meilleur moment de son histoire. Parmi ses oratorios, généralement représentés durant la Semaine Sainte, figure Betulia liberata, d’après l’œuvre de Métastase. En tant que compositeur de cour, Reutter a fourni de la musique de table brillante et faisant usage de trompettes et timbales. Ces œuvres orchestrales participent au développement de la symphonie tel que la pratiquera l’Ecole de Mannheim et plus tard, Haydn et Mozart.

C’est comme compositeur de musique sacrée que Reutter s’est le plus illustré. Plus de 500 œuvres couvrant un large éventail de genres : messes, requiems, motets, offertoires et psaumes. L’équilibre entre les chœurs et les parties solistes, le choix des textures et des styles, l’illustration du texte par la musique sont des éléments que l’on retrouve dans la musique de Haydn et Mozart. Dans ce répertoire, l’usage de la trompette répond au gout de faste de la cour. La musique d’Eglise de Reutter continua à être interprétée jusque tard dans le 19ème siècle. Nul doute que son influence s’est étendue sur les compositeurs des générations suivantes, jusqu’à Beethoven.

Accusé du déclin de la chapelle impériale par les générations suivantes, son œuvre fut dénigrée. Ceci explique probablement l'oubli dans lequel est tombé son oeuvre. Pourtant, force est de reconnaître que la musique de Reutter présente de grandes qualités et que son écoute est des plus agréables.

 

 

Classé dans