LA PÉRIODE INDUSTRIELLE : L’ORGUE ROMANTIQUE ET L’ORGUE SYMPHONIQUE

Si la facture d’orgue est restée longtemps liée à des facteurs géographiques, la révolution industrielle dès la fin du 18ème siècle amène des changements qui bouleversent le fonctionnement de l’instrument et de là même son esthétique. La boîte expressive, tentative pour varier l’intensité sonore de certains jeux et ainsi produire des nuances fait son apparition, de même que de nouveaux jeux comme le quintaton, les gambes, le salicional et les jeux ondulants : voix céleste et unda maris. Mais l’invention déterminante dans cette époque est l’usage de l’air comprimé que ce soit pour assurer l’ouverture des soupapes (machine Barker) ou pour les changements de registres. En effet, avec la multiplication des claviers et leur accouplement, le poids requis pour enfoncer une touche avait grandement augmenté rendant le travail de l’organiste presque athlétique. Ce type d’innovation allège la tâche du musicien, permet de grouper les jeux en combinaisons préétablies mais a aussi pour effet de retarder l'émission du son. 

Orgues romantiques: 

Orgue Aristide Cavaillé-Coll, 1862 de l’église Saint Sulpice de Paris

Vidéo: Daniel Roth au Grand Orgue d'Aristide Cavaillé-Coll de Saint-Sulpice 

Orgue Aristide Cavaillé-Coll, 1890 de l’abbaye Saint-Ouen à Rouen

Photo Fons Brouwer: http://www.pleasuresofthepipes.info/Rouen-StOuen.html

Divers orgues en Europe

Dès le milieu du 19ème siècle, la transmission pneumatique supprime tout obstacle à la dimension des instruments et à leur puissance. L’orgue est en mesure de rivaliser avec l’orchestre voire de le remplacer. Il sort ainsi de l’édifice religieux pour prendre place dans les salles de concert, les salles de spectacles et les cinémas.

A la fin du 19ème siècle, l’avènement de l’électricité amène de nouvelles modifications de l’instrument. L'électricité fait tourner les ventilateurs remplaçant les soufflets manuels, assure la transmission de la console (ensemble claviers et registres) aux soupapes (système électropneumatique). Ce progrès permet de désolidariser la console de l'instrument.  

ORGUES SYMPHONIQUES :

Orgue Aristide Cavaillé-Coll, 1889 de la basilique Saint-Sernin de Toulouse

Orgue Edmond-Alexandre Roethinger, 1914 de l’église Saint-Martin d’Erstein (Bas-Rhin)

Orgue Adrien et Salomon Van Bever, 1910 de l’église des Dominicains à Bruxelles

Vidéo: Démonstration sur l'orgue Van Bever de Laeken