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La République démocratique du Congo | peuples de la forêt, rumba et afro-futurisme

Pêcheur du Congo, une photo d'Ollivier Girard/CIFOR (flickr)

Afrique, musiques du monde, Congo, mondorama, République démocratique du Congo, Afrique centrale

publié le par Anne-Sophie De Sutter

Une nouvelle publication sur Mondorama - les traditions d'hier et aujourd'hui du Congo (mise à jour des anciens articles et ajout de nouveaux).

Deuxième pays le plus vaste d’Afrique après l’Algérie, la République démocratique du Congo occupe le centre du continent. Couvrant un territoire englobant le bassin du fleuve Congo, le pays s’étend de l’océan Atlantique au Grand Rift africain à l’est, une zone de collines, montagnes, volcans et grands lacs. Le Nord du pays est recouvert par une immense forêt équatoriale, tandis que vers le sud s’étend une zone de savanes arborées.

Habitée depuis la préhistoire, la région a été dominée à partir du 14e siècle par le royaume du Kongo. Les premiers contacts avec les Portugais dès le 15e siècle furent entre autres marqués par le début du commerce des esclaves, auquel ont souvent collaboré les souverains du Kongo. On estime aujourd’hui que quatre millions de personnes ont été enlevées dans la région entre 1500 et 1850, pour être envoyées dans les colonies des Caraïbes et des Amériques.

En 1885, à la suite de la conférence de Berlin qui réglementa les différentes colonies européennes en Afrique, le territoire devient la possession personnelle du roi des Belges Léopold II, qui le baptise du nom cruellement ironique d’État indépendant du Congo. Marqué par de nombreux abus violents (travail forcé, exploitation des ressources et des gens, destruction des cultures locales, punitions corporelles et mutilations, etc.), ce statut est remis en cause par une commission d'enquête, qui retire le pays de l’administration royale pour le donner à la Belgique en 1908.

Le pays obtient son indépendance en 1960, mais la République démocratique du Congo nouvellement constituée, avec comme président Joseph Kasa-Vubu, est rapidement le théâtre de nombreux troubles. Des mouvements sécessionnistes apparaissent dans plusieurs régions, comme au Katanga, région minière contrôlée par des compagnies occidentales. En 1960, le Premier ministre Patrice Lumumba est écarté du pouvoir par un coup d’État lancé par un officier de l’armée congolaise, Joseph Mobutu, soutenu par les Belges et les Américains. Lumumba est arrêté puis extradé au Katanga en 1961, où il est livré aux autorités et assassiné par les troupes belgo-katangaises.

Un second coup d’État en 1965 installe au pouvoir Joseph Mobutu (sous le nom de Mobutu Sese Seko), qui rebaptisera le pays « Zaïre » en 1971. Il sera déposé en 1997 par les troupes rebelles de Laurent-Désiré Kabila, et mourra en exil la même année après un long règne dictatorial marqué par la corruption et la crise économique. Extrêmement riche en ressources naturelles, le pays vit cependant dans la pauvreté à cause des nombreux troubles politiques et conflits armés qui continuent de le frapper.

Une multitude d’ethnies occupe le territoire, chacune avec ses traditions. La langue française et quatre langues bantoues (kikongo, lingala, swahili et tshiluba) sont les langues nationales. Hormis les musiques ethniques, le Congo est connu pour la rumba et le soukous, des musiques modernes et dansantes dans lesquelles la guitare prédomine. Aujourd’hui, le pays connaît une période fertile de création musicale marquée par le recours au recyclage et à la débrouillardise pour produire une musique futuriste inspirée de la richesse des rythmes traditionnels.


Toutes les musiques congolaises sont expliquées plus en détail sur les pages suivantes:

> Une multitude d’ethnies de la forêt et de la savane

> Jeux de guitares

> Rumbas congolaises, entre Brazzaville et Léopoldville

> Soukous, une musique qui « secoue »

> Soukous, SAPE et concours d’élégance

> Congotronics et Tradi-Mods, une nouvelle musique congolaise ?

> Le système K, les shégués et le Congo futuriste


Texte: Anne-Sophie De Sutter et Benoit Deuxant

Crédit photo: Ollivier Girard/CIFOR (flickr)

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