Minimalisme (Le)
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Au commencement était le Beat ! Née dans les années 1960 à New York et sur la côte ouest des Etats-Unis, la musique minimaliste se veut une réaction face à l’austérité de la musique sérielle et à approche conceptuelle de la musique expérimentale. Les premiers représentants du courant, La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, et John Adams se réapproprient l’émotion musicale. Ils reviennent au langage tonal ou modal qui donne une couleur particulière à leurs œuvres. La pulsation rythmique régulière génère une énergie irrésistible, sensation accrue par la répétition de courts motifs.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’économie des moyens n’est qu’apparente : les pièces composées requièrent parfois un grand nombre de musiciens et s’installent de temps à autre dans la durée. En plus de ces ingrédients de base, la musique minimaliste reconnait avoir été influencée par le jazz (Ornette Coleman et John Coltrane), par les musiques improvisées (Free jazz, notamment), par le rock et les musiques extra-occidentales (musique indienne en particulier).
Composée en 1964, In C de Terry Riley peut être considérée comme l’œuvre fondatrice et exemplative du courant. La partition tient sur une page : 53 courts motifs musicaux et les consignes qui régissent leur répétition. Cette dernière va être choisie comme processus de composition par Steve Reich donnant naissance au phasing (déphasage en anglais). Dans ce cas, les courts motifs répétés sont progressivement décalés les eux par rapport aux autres produisant ainsi un résultat sonore évolutif. It’s gonna rain (1965) est un exemple parlant de cette technique qui fera qualifier la musique minimaliste de musique répétitive ce qui ne rend pas compte de sa diversité.
A partir des années 1970, le Minimalisme se complexifie par l’apport d’éléments musicaux plus riches au niveau de la ligne mélodique et de l'harmonie. Cette évolution fait basculer le courant initial dans le Post-minimalisme qui s’approprie certaines caractéristiques du Post-modernisme.
C’est le cas de l’opéra de Phil Glass Einstein on the beach (1975) et de De Staat (1976) du néerlandais Louis Andriessen. Für Alina (1976) d‘Arvo Part et la Troisième symphonie (1976) d’Henryk Gorecki ajoute une dimension mystique au Post-minimalisme. L’influence de Phil Glass s’est étendue bien au-delà de la sphère musicale classique, touchant le monde du cinéma et de la télévision ainsi que l’univers de la musique populaire : rock et musique électronique. Brian Eno élabore son concept de musique Ambient sous l’impulsion de Glass qui adapte à l’orchestre des pièces électro d’Aphex Twin.
Ce décloisonnement des styles souffle un air frais sur la création contemporaine, donnant naissance à de nouveaux concepts comme la Nouvelle simplicité et la Nouvelle musique consonance. Simple, mais il fallait y penser !
Anne Genette
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