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L'édition musicale à Anvers au XVIème siècle

Christophe Plantin Rubens

Anvers, Festivals de Wallonie, Plantin, Phalèse, Edition musicale, Thielman Susato, Pierre Phalèse

publié le par Nathalie Ronvaux

Ce 14 septembre, l'ensemble La Compagnia del Madrigale présentera un programme de madrigaux italiens édités dans le nord du pays dans la seconde moitié du XVIème siècle. Nous avons épinglé trois noms illustres.

Sommaire

À cette époque, Anvers va connaître un essor sans précédent sur le plan économique, industriel, scientifique et artistique. Grâce à son port, la ville devient l'entrepôt le plus fameux du monde et attire marchands, banquiers, artisans, savants et artistes.

Une guilde de musiciens s'y développe pour répondre aux nombreuses opportunités de représentations musicales qu'offre cette cité opulente : célébrations à l'église ou à l'hôtel de ville, accompagnements de personnalités lors de rencontres officielles, cortèges, bals, foires, etc. Ce contexte est aussi propice à la naissance de nouveaux genres musicaux, ou à l'importation de musique écrite ailleurs, grâce notamment à l'essor de l'imprimerie.

Parmi le grand nombre d’imprimeurs qui travailleront à Anvers, trois d’entre eux laisseront leur nom à la postérité.

Tielman Susato (c.1510 - c.1570)

Ce joueur de sacqueboute, de trompette, de flûte et de cromorne, probablement originaire de la région de Cologne, vécut et travailla une bonne partie de sa vie à Anvers. En 1531, il rejoint la corporation des musiciens de la ville. Il exerce parallèlement la fonction de copiste et se révèle un compositeur respectable. Il signe en 1541 un partenariat avec deux imprimeurs anversois. Quelques années plus tard, il obtient son propre privilège pour imprimer la musique en son nom et s'installe alors à son compte en 1551. Il sera l'un des premiers éditeurs musicaux des Pays-Bas à utiliser les caractères mobiles.

Il imprima plus de 20 livres de chansons, presque autant de recueils de motets, trois livres de messe et un chansonnier en onze tomes, reprenant des chansons en néerlandais de musiciens actifs dans la région. Sortiront de ses presses plusieurs monographies dédiées à de grands noms comme Roland de Lassus, Pierre de Manchicourt ou Thomas Créquillon. Si son intérêt semble le porter davantage vers la musique polyphonique, il éditera également un livre de danses : Het derde musyck boexken, paru en 1551.

Discographie choisie : "Dansereye 1551".

Pierre Phalèse (c.1510 - c.1575)

Né à Louvain, Pierre Phalèse débute sa carrière en tenant une librairie au service de l'Université. Il ouvre ensuite un atelier d'imprimerie qui verra paraître plus de 189 livres musicaux en l'espace de 33 ans, un nombre phénoménal pour l'époque. Bénéficiant lui aussi du privilège qui accordait le droit d'utiliser les caractères mobiles d'imprimerie, Phalèse atteint un niveau de qualité égal à celui de Susato. Il signe en 1570 un contrat de collaboration avec l'éditeur anversois Jean Bellère, s'attachant ainsi une nouvelle et riche clientèle, à Anvers et hors frontières. Ses recueils comportent de nombreuses œuvres de musiciens franco-flamands comme Jacob Clemens non Papa, Cipriano de Rore, Thomas Créquillon ou encore Roland de Lassus, dont il publia plusieurs recueils. Tablatures de luth, motets, chansons, messes et madrigaux constitue son répertoire. À la mort de Pierre Phalèse "l'ancien", son atelier fut repris par son fils, puis par deux de ses filles.

Discographie choisie : Premier livre de danseries

Christophe Plantin (c.1520-1589)

Sans doute le plus célèbre des trois, le français Christophe Plantin a acquis sa notoriété grâce à l'édition d'une bible polyglotte, réalisée selon son projet personnel et sous l'égide du roi d'Espagne Philippe II. Elle est composée des textes bibliques dans leur langue originale (en latin, grec, hébreu, syriaque et araméen) avec leur traduction en regard. C'est l'orientaliste Benito Arias Montano qui en assure la direction scientifique, secondé par une équipe de linguistes espagnols, flamands et français. Cette œuvre monumentale mit cinq ans à voir le jour. D'autres publications religieuses sortent en grand nombre des presses de Plantin - missels, bréviaires, livres d'heures - destinées à l'Espagne et à ses colonies.

L'atelier de Plantin, rebaptisé Officina Plantiniana devient une véritable compagnie, avec seize presses et un effectif, considérable pour l'époque, d'imprimeurs et de typographes. Y sont aussi édités de nombreux ouvrages scientifiques, des dictionnaires, des cartes de géographie, des planches d'anatomie.

Pour l'impression de partitions musicales, Plantin s'attache les services d'Hendrik van den Keere et Robert Granjon, deux grands maîtres typographes, spécialisés dans l'édition musicale. Il publiera des œuvres de Jacobus de Kerle, de Palestrina, Philippe de Monte, Claude Lejeune et Andries Pevernage.

Discographie choisie : The Music Prints of Christophe Plantin

Compagnia del madrigale.jpeg

Agenda

Lagrime e sospiri: le madrigal italien des anciens Pays-Bas méridionaux
Sam. 14 septembre 2019 - 20h00
Salle académique de l'Université (Liège)


Les Festivals de Wallonie

Saison Été & Automne 2019

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